Jouer, manger, dormir dehors: la mairie écologiste de Lyon a annoncé jeudi qu'elle comptait ouvrir deux crèches en plein air d'ici la fin de l'année, des structures fréquentes dans les pays scandinaves mais pionnières en France.
"C'est bon pour la santé" des enfants, a déclaré le maire EELV Grégory Doucet en présentant le chantier d'une crèche associative "100% en plein air" qui doit accueillir 20 enfants à l'automne dans un parc public.
Une crèche municipale du même genre, la première de France selon la mairie, ouvrira peu après. Et un troisième projet, qui pourrait s'implanter dans le parc emblématique de la Tête d'Or, est à l'étude.
Des études montrent que la vie en extérieur est bénéfique pour le sommeil, les défenses immunitaires ou la sociabilité des plus jeunes, a renchéri Steven Vasselin, adjoint au maire délégué à la Petite enfance. "Notre ambition", a-t-il poursuivi, "c'est d'essaimer, d'inspirer, de faire vraiment un standard qui sera répliqué".
Les enfants inscrits à la crèche associative, dont un tiers en situation de handicap, passeront la journée en plein air quelle que soit la saison. En cas de températures extrêmes, canicule ou grosses pluies, ils pourront être mis à l'abri dans une structure en bois sur pilotis, équipés d'ombrages et de ventilateurs, et qui accueillera aussi la cuisine.
Ce modèle est largement inspiré des pays scandinaves, où crèches et écoles en plein air sont légion, suivant un fameux dicton stipulant qu'il n'y a "pas de mauvaise météo, que des mauvais vêtements".
"C'est vraiment une question d'équipement et puis d'habitude, ça vient un peu requestionner nos représentations", a souligné à l'AFP Ophélie Loeb, directrice de l'association Souris verte qui gèrera cette structure.
Au delà de ces projets, la municipalité écologiste a mis en place plusieurs actions pour "rapprocher les enfants de la nature" depuis son élection en 2020: 14 cours de crèche ont été végétalisées, des potagers et poulaillers ont été installées, les agents ont été formés aux bienfaits d'activités extérieures.
"Il faut être à l'écoute des besoins" des enfants, "des besoins d'émancipation, des besoins d'éveil", a estimé Grégory Doucet, en assumant un choix "éminemment politique".