Le ministre français chargé des Transports a exprimé son inquiétude jeudi quant à l'entrée en vigueur en octobre de nouvelles mesures de contrôle aux frontières de l'Union européenne.
"Moi aussi je suis inquiet", a déclaré Patrice Vergriete, interpellé sur ce sujet par le président de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.
Lors du congrès annuel de cette organisation professionnelle à Paris, M. de Izaguirre a dit craindre que le système automatisé d'entrée et sortie de l'UE (EES), qui doit être appliqué à partir du 6 octobre, n'ait "des conséquences opérationnelles lourdes" pour le secteur aérien, voire des "troubles à l'ordre public".
"Je ne peux pas dire que l'on ne travaille pas à fond pour qu'on soit le plus opérationnel possible, je ne peux pas dire que la collaboration avec le ministère de l'Intérieur se passe mal, ce serait mentir (...) mais je crains des problèmes", a confessé M. Vergriete.
Les ressortissants de pays tiers voyageant dans l'UE se verront soumis fin 2024 à l'EES, un nouveau système de contrôle des entrées et des sorties. Cette base de données centralisée comprendra la date et le lieu d'entrée et de sortie, ou de refus d'entrée, les photographies du visage et empreintes digitales du voyageur.
Cela va se traduire notamment par la nécessité d'installer des équipements numériques spécifiques dans les aéroports, un défi logistique pour leurs gestionnaires en France, qui auront dû, quelques semaines plus tôt, faire face au trafic des athlètes et spectateurs des Jeux olympiques et paralympiques.
Le secteur aérien craint une congestion aux arrivées, pouvant aller, par ricochet, jusqu'à entraver la rotation des appareils.
Initialement prévue avant les JO, l'entrée en vigueur de l'EES a déjà été repoussée. "Je vais même demander encore un décalage, mais ça me semble difficile de pouvoir l'obtenir" des autorités européennes, a ajouté le ministre jeudi.
"On fera le maximum pour être à l'heure et on a tous conscience que cela ne va pas se passer de manière totalement fluide", a-t-il encore dit, appelant à "s'y mettre tous" et à "être attentifs".