"Panique à bord" chez Ascometal avant l'étude de l'offre de reprise

Le tribunal judiciaire de Strasbourg se penche vendredi sur l'avenir du groupe sidérurgique Ascometal et ses 800 salariés, en redressement judiciaire, pour lequel il n'existe plus qu'une seule offre de reprise après le désistement d'un repreneur potentiel.

Le groupe français Europlasma, qui avait déposé une offre de reprise portant sur l'ensemble des sites d'activités et 650 salariés, s'est finalement retiré jeudi, selon plusieurs sources syndicales.

La nouvelle a été accueillie avec inquiétude par les syndicats, la CFDT évoquant une "déflagration", la CGT déplorant une "catastrophe".

Ce nouveau retrait d'un repreneur potentiel, après celui, plus ancien, du groupe espagnol Sidénor qui s'était positionné pour un rachat partiel, laisse craindre une possible liquidation judiciaire.

La dernière offre en présence est celle portée par le fonds d'investissement britannique Greybull.

L'offre est associée à des conditions suspensives, notamment l'obtention d'un prêt de 60 millions d'euros auprès de l'Etat, et de 25 millions d'euros auprès d'autres partenaires financiers, avec une garantie de l'Etat. Greybull, de son côté, investirait 90 millions d'euros.

Jeudi en début de soirée, aucun accord n'avait été trouvé sur ces conditions de financement, selon une source syndicale. Un blocage persistant pourrait amener le tribunal à ne pas étudier l'offre et à accorder un nouveau délai ou à prononcer la liquidation.

"Je suis plus qu'inquiet. Trouver 85 millions d'euros dans la période politique actuelle, incertaine, ça paraît très compliqué", a confié à l'AFP Ugur Yagiz, de la CFE-CGC.

Réunis en CSE jeudi, certains syndicats du site d'Hagondange (Moselle) se sont dits favorables à la nationalisation provisoire d'Ascometal.

Le ministre de l'Industrie Roland Lescure "avait dit que ce ne devait être une solution envisagée qu'en tout dernier recours. Clairement, on y est, là. C'est la panique à bord totale", a déclaré Yann Amadoro, délégué CGT.

Selon lui, la trésorerie disponible chez Ascometal ne permettrait pas de poursuivre l'activité au-delà de deux semaines.

Ascometal dispose d'une aciérie à Hagondange et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord).

Le devenir de l'aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône - 330 salariés) a été tranché par le tribunal le 31 mai : elle doit être reprise par l'industriel italien Marcegaglia.

apz/bdx/ber

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