Périphérique parisien: les contrôles sur la voie réservée au covoiturage démarrent jeudi

Les contrôles sur la voie réservée au covoiturage du périphérique parisien, héritage des voies olympiques, entreront en vigueur à partir de jeudi, avec un système de vidéo-verbalisation prévoyant une amende de 135 euros, a annoncé mardi la mairie de Paris.

Depuis début mars, seuls les véhicules avec au moins deux passagers, les transports collectifs, taxis, véhicules de secours, personnes à mobilité réduite peuvent circuler sur cette voie dédiée du lundi au vendredi, de 7h30 à 10h30 et de 16h00 à 20h00.

Après cette phase "pédagogique", les 10 radars mis en place cet été le long de la voie olympique seront activés pour y repérer les personnes seules à bord de leur véhicule, qui s'exposeront à une amende de 135 euros.

Le système est équipé d'une caméra de "reconnaissance de forme", qui reconnait les silhouettes et capable de différencier un mannequin d'un humain, y compris dans un siège bébé, a indiqué David Belliard, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo en charge des transports. Mais sans prendre de photos des visages, a-t-il précisé lors d'un point presse.

"Ça n'est pas une verbalisation automatique car elle exige l'intervention d'un agent de la police municipale" qui vérifiera le respect des règles, en croisant notamment avec les photos de la plaque d'immatriculation, a ajouté l'élu écologiste.

La voie dédiée, destinée à lutter contre la pollution de l'air et le bruit pour les 550.000 riverains du périphérique, pérennise le dispositif des voies olympiques et paralympiques réservées aux athlètes et délégations officielles durant les JO-2024.

Au sud, le tronçon qui sépare le quai d'Issy de la porte de Bercy, soit environ un tiers du périphérique, échappe au dispositif, faute d'avoir été une voie olympique.

La mesure vise à amplifier les effets du passage de 70 km à 50 km/heure sur l'anneau de 35 km qui ceint la capitale, effectif depuis le 1er octobre dernier.

Depuis cette date, "les embouteillages ont baissé de 20 à 50%" sur l'autoroute urbaine la plus fréquentée d'Europe avec 1,5 million de déplacements quotidiens, à plus de 80% en autosolisme (sans passager), a souligné David Belliard.

Et depuis mars, "on a constaté un différentiel de vitesse de 7 à 8 km/heure entre la voie dédiée et les autres voies. Ça veut dire qu'on y roule de manière plus fluide", a argué le candidat écologiste aux municipales de 2026.

Comme l'abaissement de la vitesse, la voie réservée a suscité le scepticisme, voire la colère de l'opposition. La présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a notamment demandé la possibilité de désactiver la voie en cas de congestion.