Des élus du Gard ont interpellé mardi le préfet sur l'avenir du site Perrier à Vergèze, dont il doit prochainement renouveler l'autorisation d'exploitation, réclamant un "rendez-vous en urgence" afin de trouver les moyens de maintenir l'activité du site de Nestlé Waters, dont l'arrêt aurait des "conséquences économiques désastreuses".
Cette demande fait suite à une "réunion d'information" mardi matin en présence de la direction générale de Nestlé Waters, au cours de laquelle les élus ont fait part de leurs "vives préoccupations quant aux perspectives de maintien de l'activité de ce site emblématique du département", indique la présidente du conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot, dans un communiqué.
Depuis plusieurs mois, la filiale eaux du géant suisse fait l'objet d'une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales. Une commission d'enquête sénatoriale a été mise en place en novembre afin de "faire la lumière sur les pratiques des industriels de l'eau embouteillée", notamment sur des procédés de filtration interdits.
La préfecture du Gard doit se prononcer prochainement sur le renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la source de Vergèze sous l'appellation d'eau minérale naturelle, sur lequel des experts hydrogéologues ont rendu la semaine dernière un "avis défavorable".
Lundi, l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie a confirmé à l'AFP avoir "bien reçu et analysé les conclusions du rapport des experts hydrogéologues, mandatés par la préfecture du Gard au sujet de l'exploitation de la source de Vergèze (Gard)". "L'avis de l'ARS Occitanie sur ce rapport sera adressé cette semaine à M. le préfet du Gard", a ajouté l'ARS, se refusant à plus de précisions.
Dans un courrier adressé au préfet, Mme Laurent-Perrigot et la maire de Vergèze, Pascale Fortunat-Deschamps, ont demandé mardi au représentant de l'Etat "d'examiner avec la plus grande attention les éléments qui seront portés à sa connaissance par Nestlé Waters dans le cadre du renouvellement de l'autorisation d'exploitation".
Dans son communiqué, la présidente du département dit espérer que la décision "tiendra compte de l'impératif de concilier les exigences de sécurité sanitaire avec la nécessité de préserver l'emploi et l'activité économique locale", rappelant que le site de Vergèze emploie près de 1.000 personnes.
Tout en disant "comprendre les préoccupations concernant la qualité de l'eau brute et les pratiques de traitement", Mme Laurent-Perrigot "insiste sur l'importance cruciale du maintien de l'activité du site de Vergèze pour l'économie locale et l'emploi, alertant sur les conséquences socio-économiques désastreuses qu'entraînerait la perte de cette activité pour l'ensemble du territoire".