De nouvelles contaminations ont été détectées dans les bouteilles de l'usine Perrier du Gard, mais il ne s'agit pas d'une "contamination au forage", a déclaré vendredi la maison mère Nestlé Waters, alors que la préfecture du département doit bientôt se prononcer sur l'avenir du site.
D'après des informations de Radio France publiées vendredi, environ 300.000 bouteilles de 75 centilitres de Perrier produites sur le site de Vergèze, dans le Gard, ont été considérées le 11 mars comme contaminées par des "bactéries pathogènes (entérobactéries)" à la suite d'un contrôle interne.
Contacté par l'AFP, Nestlé Waters, groupe auquel appartient la marque Maison Perrier, n'a pas confirmé ce chiffre.
Mais l'entreprise a confirmé que certaines bouteilles avaient été bloquées dans ses entrepôts "pour, soit un dépassement quantitatif de la flore naturelle de l'eau minérale (non pathogène) soit à la suite d'une intervention technique ayant causée une anomalie". Une partie de ces bouteilles a été débloquée vendredi par l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie, a précisé Nestlé Waters.
Le groupe a aussi confirmé l'arrêt d'une ligne de production.
D'après Radio France, les contaminations ont été signalées à l'ARS dix jours après leur détection. Un "délai d'information inhabituellement long", a reconnu Nestlé Waters auprès de l'AFP.
"Des centaines de milliers d'autres bouteilles de 50 centilitres sont également bloquées en raison de la présence d'un excès de germes revivifiables, possibles indicateurs de contamination bactériologique", a écrit vendredi le média public.
Pour Nestlé Waters, il s'agit là de classiques "processus de gestion de la qualité (qui) fonctionnent et garantissent la sécurité alimentaire (des) produits". Les bouteilles concernées n'ont donc pas été mises sur le marché.
En avril 2024, trois millions de bouteilles Perrier avaient été détruites par précaution car contaminées par des bactéries.
Concernant les problèmes signalés vendredi, il ne s'agit "aucunement de contamination au forage", a affirmé l'industriel, défendant son usine de Vergèze, sur l'exploitation de laquelle le préfet du Gard Jérôme Bonet, doit bientôt se prononcer. L'appellation "eau minérale naturelle" de Perrier est en jeu.
Début avril, des hydrogéologues mandatés par l'État français ont rendu un "avis défavorable" pour la production de la célèbre eau gazeuse sous cette dénomination.
Depuis plusieurs mois, la filiale eaux du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé fait l'objet d'une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales naturelles.
Une commission d'enquête sénatoriale, mise en place en novembre, a mené une centaine d'auditions pendant quatre mois pour éclairer sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille. Son rapport sera rendu le 19 mai.
Au sujet de l'usine de Vergèze, la répression des fraudes (DGCCRF) a saisi la justice au titre de l'article 40 du code de procédure pénale (qui prévoit que toute administration ayant connaissance de pratiques pouvant relever d'un délit ou crime est tenue de le signaler au procureur), a confirmé à l'AFP le parquet de Paris, auprès duquel une information judiciaire avait été préalablement ouverte.
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