"Les gouvernements ont une opportunité telle qu'on n'en rencontre qu'une fois dans la vie de relancer leurs économies et l'emploi tout en accélérant le passage vers un futur énergétique plus résilient et plus propre", souligne Fatih Birol, le directeur exécutif de l'AIE. L'Agence basée à Paris, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, suggère des investissements mondiaux d'environ 1000 milliards par an ces trois prochaines années, soit environ 0,7 % du PIB mondial. Et ce, alors qu'elle a déjà alerté sur une chute historique des investissements dans l'énergie cette année à cause de la crise sanitaire et économique. L'AIE note que les plans de relance, centrés sur l'économie et la santé, font encore peu de place spécifique à l'énergie.
Mais avec ces sommes bien investies, elle estime qu'une série d'objectifs importants pourraient être atteints : accélérer la croissance économique mondiale de 1,1 point par an, créer ou sauvegarder 9 millions d'emplois annuellement mais aussi réduire durablement les gaz à effet de serre et la pollution de l'air tout en permettant l'accès à l'électricité de centaines de millions de foyers pauvres. Ces estimations, contenues dans un rapport de plus de 160 pages, ont été réalisées dans le cadre d'un partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI).L'AIE préconise ainsi des investissements pour améliorer les réseaux électriques, développer les barrages hydro-électriques, prolonger la vie des centrales nucléaires ou encore pour améliorer l'efficacité énergétique.
Ces mesures doivent permettre de réduire les risques de black-out, améliorer la flexibilité et permettre d'intégrer plus largement les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire. L'agence prône aussi le soutien public à l'innovation pour des technologies comme l'hydrogène, les batteries, les petits réacteurs nucléaires modulaires ou la captation et la séquestration du CO2.
Parmi d'autres sujets, l'AIE s'intéresse encore aux transports, prônant des aides pour encourager l'achat de véhicules plus sobres mais aussi le soutien aux transports en commun ou l'expansion des réseaux de train à grande vitesse... "Ce rapport présente les données et les analyses montrant qu'un futur énergétique plus propre, juste et sûr est à portée de main", selon Fatih Birol, qui espère convaincre une "grande coalition" de ministres, patrons, investisseurs et autres décideurs.
Avec AFP.
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