Protéines d'insectes: la start-up Ynsect n'a pas trouvé de repreneur ou nouvel investisseur

Aucune offre de reprise ou d'investissement n'a été déposée dans les temps pour la start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines et d'engrais à base d'insectes, selon le journal Les Echos mardi.

L'entreprise française avait lancé en janvier un appel à des investisseurs ou repreneurs dans le cadre d'une procédure de sauvegarde, et les offres pouvaient être déposées auprès de l'administrateur judiciaire jusqu'au 17 février.

Un porte-parole de l'entreprise n'a pas souhaité commenter l'information mardi soir.

Spécialisé dans l'élevage et la transformation d'insectes pour l'alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d'investisseurs depuis sa création en 2011, mais est aujourd'hui confrontée à la difficile montée en puissance de son modèle.

La société, dont le siège social est situé dans l'Essonne, compte deux sites de production, près de Dole (Jura) et Amiens (Somme).

La procédure de sauvegarde, ouverte fin septembre 2024 et courant jusqu'à fin mars, a placé Ynsect sous la protection du tribunal de commerce pendant six mois durant lesquels ses créances sont gelées.

Ynsect aurait besoin de quelque 130 millions d'euros, selon Les Echos, ce qui lui permettrait d'achever sa giga-usine dans la Somme et d'augmenter sa production.

La procédure peut être étendue pour six mois supplémentaires voire davantage sur décision judiciaire, mais Ynsect pourrait aussi être placée en redressement.

A l'heure où le monde s'inquiète de l'épuisement des ressources, les temps sont durs pour les farines d'insectes. Une autre pionnière française du secteur, Agronutris, a annoncé fin janvier que sa holding avait été placée en procédure de sauvegarde pour "stabiliser sa situation financière".

Si son outil industriel "est aujourd'hui pleinement opérationnel", Agronutris avait indiqué que "l'accès au financement est rendu plus difficile par un contexte économique incertain et des investisseurs freinés par l'actualité du secteur et les annonces faites récemment par d'autres acteurs industriels".