Yannick Noah, Pomme, François Berléand... Une dizaine de personnalités témoignent de leurs troubles psychiatriques dans un documentaire présenté mardi, dans un contexte où les initiatives se multiplient pour mieux mettre en lumière les problématiques de santé mentale.
"J'avais envie de mourir, je regardais la Seine et je me disais : +Je me jette, je n'en peux plus+", raconte le tennisman Yannick Noah, dans ce documentaire présenté au ministère de la Santé alors que le gouvernement a fait de la santé mentale la "grande cause nationale" de 2025.
Yannick Noah, qui a subi une lourde dépression dans la foulée de sa victoire à Roland-Garros en 1983, fait partie d'une dizaine de célébrités interrogées dans ce film, qui sera diffusé le 6 mai sur M6.
On y croise des sportifs, comme les nageurs Camille Lacourt et Florent Manaudou, des comédiens, comme l'actrice Michèle Bernier, ou des musiciens comme la chanteuse Pomme. D'autres patients - Alain, Joséphine... - témoignent, sans être connus du grand public.
La majorité d'entre eux ont connu des épisodes dépressifs ou des troubles bipolaires. Parmi les pathologies figurent aussi des troubles anxieux, des troubles du comportement alimentaires (TCA), ou des troubles schizophréniques comme chez l'acteur François Berléand qui se dit "dans une fiction permanente".
Des thèmes reviennent régulièrement dans ces témoignages, comme l'écart entre la réalité mentale et l'image donnée au public, alors que les troubles mentaux peuvent paradoxalement avoir servi de moteur.
"J'ai voulu être connu parce que je voulais être aimé parce que je me détestais", se remémore le magicien Eric Antoine. "Ce qui me rend le plus heureux (...) ce n'est qu'un pansement."
La diffusion de ce film intervient dans un contexte où le combat contre la "stigmatisation" est de plus en plus présenté comme essentiel pour aider les personnes atteintes de troubles mentaux.
D'autres personnalités ont déjà parlé en public de leurs pathologies comme, fin mars, le présentateur de la première matinale radio de France, Nicolas Demorand, atteint de trouble bipolaire.
Ces prises de parole publiques sont saluées par les spécialistes des maladies mentales, qui les jugent importantes pour changer le regard de la société, même si certains préviennent qu'elles ne sauraient résoudre un accès difficile aux soins psychiatriques face au manque criant de moyens du secteur.
Depuis une dizaine d'années, les alertes se sont multipliées mais sans "réponse politique forte", estimait en début d'année la neurologue Sophie Crozier, corapporteure d'un avis du Comité d'éthique alertant sur la crise de la psychiatrie.
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