Plus de 4 millions de Français sont fortement, voire très fortement éco-anxieux.
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Santé

Éco-anxiété : un quart de la population est touché

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Selon une étude de l’Observatoire de l’éco-anxiété (OBSECA) et de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, publiée ce mardi, 25 % des Français âgés de 15 à 64 ans souffrent d’éco-anxiété. Avec des différences en fonction de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle et du lieu de vie. Explications.

Un sur quatre. C’est la proportion de Français qui s’estiment au moins légèrement éco-anxieux, selon une étude de l’Observatoire de l’éco-anxiété (OBSECA), porté par Econoïa, en partenariat avec l’Ademe, l'Agence de la transition écologique.

Si l’éco-anxiété, définie comme "détresse mentale face aux enjeux environnementaux", n’est pas en soi une maladie, elle peut provoquer des symptômes parfois invalidants : "ruminations permanentes quant à la crise environnementale et à ses conséquences existentielles, des symptômes affectifs intenses, tels que l’inquiétude, la peur et l’anxiété, le sentiment de ne pas en faire suffisamment pour la planète et pour les cas les plus extrêmes un isolement social, une difficulté à dormir et à vivre sereinement", précise l’Ademe.

Les plus anxieux : les jeunes urbains diplômés

Pour 2,1 millions de Français, l’éco-anxiété est telle qu’elle nécessite un suivi psychologique. Et pour 1 % d’entre eux, soit environ 420 000 personnes, il existe un risque sévère de basculer vers une psychopathologie (dépression ou trouble anxieux).

D’après le rapport, l’éco-anxiété touche toutes les catégories sociodémographiques, mais tous les Français ne sont pas touchés avec la même intensité. Les plus éco-anxieux sont les 25-34 ans, et les plus épargnés sont les retraités. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes, avec une moyenne de 10,67/39 contre 9,12/39. Les personnes les plus diplômées – bac+3 et plus – sont davantage concernées que les moins diplômées. Et vivre dans une grande agglomération ou en région parisienne accroît l’anxiété.

"Un enjeu de santé publique qu’il convient de prendre en charge"

"Parce qu’elle menace la santé mentale de plus de 2 millions de Français, l’éco-anxiété est un enjeu de santé publique qu’il convient de prendre en charge pour en faire une force positive d’adaptation aux situations environnementales à venir", alerte Pierre-Eric Sutter, psychologue-psychothérapeute et co-dirigeant d’Econoïa.

L’étude identifie des pistes pour prendre en charge l’éco-anxiété, de manière individuelle, collective et sociétale. Selon l’Ademe, l’enjeu consiste à "accompagner les éco-anxieux à dépasser la charge émotionnelle liée à leurs inquiétudes environnementales, pour ensuite passer à l’éco-action, notamment au service de la transition environnementale et transformer l’énergie négative de l’éco-anxiété en une énergie positive de résilience".