Les députés ont donné leur aval en première lecture à un amendement du gouvernement au projet de loi anti-gaspillage, qui prévoit que "lorsque leur forme pharmaceutique le permet, la délivrance de certains médicaments en officine peut se faire à l'unité". La disposition a vocation à entrer en vigueur "au plus tard le 1er janvier 2022".
La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson a défendu "une des mesures emblématiques de la lutte contre le gaspillage" tout en disant entendre "les préoccupations des pharmaciens", montés au créneau ces derniers jours.
Elle a souligné que les décrets d'application feront l'objet d'une "concertation avec les différentes parties prenantes", ajoutant que "nous ne partons pas d'une page blanche" car une expérimentation sur les antibiotiques a déjà été menée sur ce système déjà "très commun", dans certains autres pays. "Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l'intérêt d'une dispensation à l'unité est le plus évident", précise l'exposé des motifs de l'amendement du gouvernement.
L'idée de la vente de médicaments à l'unité avait été introduite en commission à l'initiative de députés LREM. Plusieurs d'entre eux ont vanté "une très belle avancée", soulignant aussi l'enjeu environnemental car les médicaments finissent parfois dans les rivières. La rapporteure, Véronique Riotton (LREM), a admis que la mesure soulevait "des défis", dont le "temps supplémentaire pour préparation en officine" ou la nécessité de "bien informer les patients". Elle a salué le "compromis" trouvé avec l'amendement du gouvernement qui "ouvre la possibilité et plus l'obligation", y voyant une "méthode souple".
Gaspillage et automédication
La disposition a été globalement bien accueillie, Clémentine Autain (LFI) soutenant notamment cette "réponse au gaspillage terrifiant des médicaments", tandis que Bruno Millienne (MoDem) y a vu un "moyen utile de lutter à la fois contre le gaspillage et l'automédication".
Valérie Beauvais (LR) s'est montrée toutefois réticente, s'étonnant d'une mesure votée "sans étude d'impact". Elle a appelé à la vigilance sur la "traçabilité" des médicaments, notant que dans les pays où le mécanisme est en vigueur comme aux Etats-Unis, "on a vu des trafics de médicaments sous le manteau".
Avec AFP.
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