"Une alimentation riche en aliments bio pourrait limiter l’incidence des cancers", suggère une nouvelle étude épidémiologique menée par une équipe de l’Inra, l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l'Université Paris 13, et le CNAM. L'Inserm, qui en relaie les conclusions, précise qu'une "diminution de 25 % du risque de cancer a été observée chez les consommateurs 'réguliers' d’aliments bio, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent". Les hypothèses soulevées : la présence de pesticides synthétiques plus importante et fréquente dans les produits issus de l'agriculture conventionnelle, et des teneurs en micronutriments pouvant être plus élevées dans les produits bio.
Cette étude est basée sur l'analyse d’un échantillon de près de 69 000 participants et sur sept années de suivi, de 2009 à 2016, durant lesquelles 1 340 nouveaux cas de cancers "ont été enregistrés et validés sur la base des dossiers médicaux", précise l'Inserm. L'association entre la consommation "régulière" de produits issus de l'agriculture biologique et la diminution du risque de cancer serait, toujours selon l'Inserm, particulièrement marquée pour les cancers du sein chez les femmes ménopausées et les lymphomes. Dans le premier cas, le risque baisserait de 34 % chez les gros consommateurs par rapport aux petits, et dans le second de 76 %.
D'autres investigations à mener
L'Inserm précise que les conclusions de cette étude publiée le 22 octobre dans la revue JAMA Internal Medicine doivent être "confirmées par d’autres investigations conduites sur d’autres populations d’étude, dans différents contextes". L'institut précise toutefois que ces résultats "soutiennent les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique pour les futurs repères alimentaires du Programme National Nutrition Santé visant à privilégier les aliments cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides pour les fruits et légumes, les légumineuses et les produits céréaliers complets".