La présidente de la messagerie Signal Meredith Whittaker a accusé jeudi le gouvernement français de répandre de fausses informations en évoquant des "failles de sécurité" dans la plupart des applications de ce type, après avoir sommé les ministères d'utiliser désormais exclusivement la française Olvid.
"Je suis inquiète que la Première ministre française invoque des +failles de sécurité+ dans Signal (et autres) pour justifier cette décision. Cette affirmation n'est étayée par aucune preuve et est dangereusement trompeuse, en particulier venant d'un gouvernement", écrit-elle sur X (ex-Twitter).
"Si vous voulez avoir recours à une application française, faites-le ! Mais ne répandez pas de fausses informations en route", se défend-elle.
Dans un document daté du 22 novembre, Matignon demande aux membres du gouvernement et des cabinets ministériels d'installer l'application Olvid sur leurs téléphones et ordinateurs en remplacement de "toute autre messagerie instantanée" comme WhatsApp, Messenger, Telegram, Signal et consorts.
Objectif avancé: "renforcer la sécurité des échanges". Les principales applications grand public "ne sont pas dénuées de faille de sécurité", affirment les services de la Première ministre, dans une circulaire rendue publique mercredi soir.
Signal est à l'origine une organisation à but non lucratif ayant donné naissance à la messagerie du même nom, qui a été recommandée par le lanceur d'alerte Edward Snowden. Avec plus de 40 millions d'utilisateurs réguliers selon les experts, Signal reste loin des 2 milliards d'inscrits sur WhatsApp.
"Signal est audité de manière indépendante, en open source et notre protocole a été testé pendant plus de 10 ans", souligne Meredith Whittaker dans un deuxième tweet.
Interrogé par l'AFP, le patron de Meta en France et Europe du sud, Laurent Solly, s'est lui aussi défendu jeudi, rappelant que WhatsApp est "une plateforme gratuite, très sécurisée avec un chiffrement de bout à bout par défaut, très robuste, qui fonctionne très bien partout dans le monde".
Elle compte quelque 42 millions d'utilisateurs en France.
Inconnu du grand public, Olvid propose une suppression de l'annuaire centralisé d'utilisateurs, afin d'atteindre une sécurisation maximale des conversations.
Les messages et les métadonnées (qui parle à qui et à quel moment) sont également chiffrés de bout en bout sur l'application française revendiquant "plus de 100.000 utilisateurs".
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