Simplification: des ONG saisissent la médiatrice européenne contre un processus jugé "non démocratique"

Huit ONG ont annoncé vendredi avoir saisi la médiatrice européenne contre plusieurs mesures européennes visant à simplifier des textes sociaux et environnementaux s'appliquant aux entreprises, et dont elles jugent l'élaboration "non démocratiques".

Ce paquet de mesures, surnommé "Omnibus", a été élaboré "sans aucune consultation publique, en écartant la société civile, en l'absence de preuves ou d'évaluations de l'impact environnemental et social, et en se concentrant principalement sur les intérêts étroits de l'industrie", déplorent dans un communiqué les ONG de défense de droits humains ou de l'environnement.

La Commission européenne a proposé fin février de mettre un coup de frein à certains de ses projets sur le climat pour donner un peu d'air aux entreprises, en soumettant par exemple le report d'un an et la révision du "droit de vigilance" imposé aux industriels, une mesure adoptée par le Parlement européen début avril.

Les associations - Notre Affaire à Tous, Transport & Environnement, Global Witness, ClientEarth, Friends of the Earth Europe, Anti-Slavery International, Clean Clothes Campaign et European Coalition for Corporate Justice - y voient le "démantèlement précipité par la Commission" du Pacte Vert européen.

La coalition d'ONG indique avoir déposé une "plainte formelle auprès de la médiatrice européenne", qui a pour mission d'enquêter sur des cas de mauvaise administration au niveau des institutions européennes.

Fin février, une vingtaine d'ONG s'étaient déjà inquiété de cette loi dans une lettre ouverte à Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne.

Chargé de la stratégie industrielle, celui-ci avait promis un "choc de simplification massif" avec ce paquet Omnibus.