La 25e édition du Teknival, festival de musique techno installé illégalement sur l'ancienne base militaire de l'Otan de Marigny (Marne), a pris fin après quatre jours de rave party, mais 2.000 personnes sont encore sur place, a annoncé mardi la préfecture.
"Les organisateurs ont annoncé la fin de la manifestation dans le milieu de la journée" et "les départs vont se poursuivre toute la nuit et demain matin", a déclaré la préfecture de la Marne dans un communiqué.
La rave party illégale a attiré jusqu'à 25.000 "teufeurs" venus de toute la France pour danser au rythme de la techno émise par les murs de son.
Près de 2.000 festivaliers étaient toujours présents sur place lundi soir, a indiqué la préfecture, qui a précisé que "220 gendarmes et 35 pompiers" restaient mobilisés jusqu'aux derniers départs.
Malgré deux arrêtés préfectoraux pris après les premières installations vendredi vers 22H30, le Teknival s'est tenu sur et aux abords de la longue piste bitumée, à un km de la commune de Marigny, à l'instar des éditions de 2001, 2003 et 2005.
Aucun incident grave n'a été constaté par les secours, qui ont pris en charge "près de 430 festivaliers" sur toute la durée de l'événement, "dont une large majorité pour des soins médicaux bénins", selon la préfecture.
Trois personnes ont toutefois été gravement blessées et 37 évacuées dans des hôpitaux proches, a-t-elle ajouté.
Sans toilette ni point d'eau, les festivaliers ont fait du camping sauvage malgré les faibles températures, se réchauffant dans des couvertures de survie distribuées par les secours ou découpant des arbres pour faire des feux, a constaté l'AFP.
Or ce site d'environ 280 hectares, propriété de l'armée, est classé "Natura 2000" depuis 2005 pour la fragilité de sa biodiversité, en particulier une soixantaine d'espèces d'oiseaux nicheurs, selon le Conservatoire d'espaces naturels de Champagne-Ardenne, qui gère cette zone protégée.
Cette association écologiste, ainsi que la Ligue de protection des oiseaux de Champagne-Ardenne et Marne Nature Environnement, ont annoncé avoir déposé plainte contre X pour "destruction d'habitat", ce qui sera vérifié par un prochain état des lieux du site.
Dans un communiqué, la Coordination nationale des sons, qui regroupe les organisateurs de rave parties, a reconnu "une erreur" dans le choix du site mais a dénoncé "la saisie de matériel" à la sortie du Teknival par les autorités.
"Depuis des mois, les sound systems demandent à l'Etat un site pour organiser ce teknival dans de bonnes conditions mais ils n'ont fait qu'essuyer des refus", ajoute le communiqué.