Les opérateurs télécoms et les centres de données, régulièrement pointés du doigt pour leur impact environnemental, ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre à nouveau progresser en 2023 en France, d'après une enquête de l'Autorité de régulation du secteur publiée jeudi.
Les émissions venant des opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont atteint 397.000 tonnes d'équivalent CO2, en augmentation de 4% sur un an, a précisé l'Arcep, soit l'équivalent de 225 vols aller-retour entre Paris et New York. La même année, les émissions de gaz à effet de serre avaient au total diminué de 5,8% en France.
"Cette hausse, qui concerne aussi bien les émissions directes qu'indirectes, résulte de l'augmentation de la consommation énergétique des réseaux mobiles", a expliqué l'Arcep dans un communiqué.
Si la consommation électrique des réseaux télécoms a globalement augmenté de 2%, à 4,1 TWh, la consommation des seuls réseaux mobiles a en effet bondi de 6%, en lien avec le volume de données consommées, tandis que celle des réseaux fixes reculait de 14%.
Du côté des centres de données, de gigantesques bâtiments qui fournissent les énormes capacités de calcul requises notamment par le développement de l'intelligence artificielle, les émissions de gaz à effet de serre ont bondi de 11% en 2023, sur fond de consommation accrue d'électricité.
"Le volume d'eau prélevé par les centres de données, pour l'essentiel de l'eau potable, atteint 681.000 m3 en 2023, un niveau qui reste modeste au regard des volumes prélevés pour d'autres usages. Néanmoins, ce volume augmente fortement pour la deuxième année consécutive (+19% en 2023)", relève par ailleurs l'Arcep.
Selon des chiffres de 2022 de l'Agence de la transition écologique (Ademe), le numérique est responsable de 4,4% de l'empreinte carbone de la France.
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