Former plus de 60 000 personnes et sensibiliser 100 000 jeunes aux métiers de la transformation écologique d’ici à 2030, telle est l’ambition de Terra Academia - "école et accélérateur des métiers nécessaires à la transformation écologique", impulsée par le groupe Veolia. Après Arras (Pas-de-Calais) et Deauville (Calvados), ce nouvel acteur de la formation a inauguré le 15 octobre dernier un nouveau campus niché au coeur du XVIIIème arrondissement, à Paris (Ile-de-France).
L’ouverture a eu lieu en présence de Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education nationale et président de cette initiative mais aussi Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia et François Gemenne, expert du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et membre scientifique de Terra Academia. Ce jour-là, tous trois ont insisté sur la nécessité de favoriser la "collaboration entre différentes forces" pour relever les défis liés à la transition écologique.
Une coalition d’acteurs issus de divers horizons
"Si on veut accélérer sur la transformation écologique, il faut que le monde de la recherche, les entreprises et les collectivités travaillent ensemble. Nous avons aujourd’hui toutes les solutions, les connaissances scientifiques et les ressources financières pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris", a lancé François Gemenne.
De son côté, la DG de Veolia a souligné l'urgence d’aller "au-delà du diagnostic et de passer à l’action plus vite, plus fort". Pour ce faire, Terra Academia indique pouvoir compter sur l’implication d’entreprises comme Dassault Systèmes, Adeo, EDF ou encore ManpowerGroup dont l’expertise en matière d’emploi doit "permettre de mieux comprendre et anticiper les évolutions du marché ainsi qu’à adapter et déployer les programmes de formation".
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Rendre plus attractives les filières
"Les solutions sont là mais les entreprises peuvent parfois manquer de compétences pour les mettre en oeuvre. C’est notamment le cas chez Veolia où nous avons un déficit chronique de techniciens de maintenance", a expliqué Estelle Brachlianoff, avant d’ajouter : "Mais grâce à Terra Academia, nous allons pouvoir former nos salariés en vue d’une requalification."
Alors que la France ambitionne de créer 400 000 emplois dans la transition écologique d’ici 2030, cette école a également pour objectif de "rendre plus attractives" les filières de formation dans ce domaine.
Des efforts ont été faits pour développer les formations au sein des écoles et des universités. Beaucoup de formations existent mais elles peinent encore à attirer”, a relevé Jean-Michel Blanquer.
Une offre de formations pour tous les publics
Afin d’améliorer l’attractivité de ces métiers, Terra Academia a ainsi mis en place un parcours de découverte de 3 jours à destination des jeunes éloignés de l’emploi accompagnés par les missions locales, ainsi qu’une expérience immersive numérique des métiers de la ville durable.
Ce nouveau centre de formations veut toucher les jeunes mais aussi d'autres publics : des dirigeants, des élus, des professionnels en reconversion ou encore des personnes en recherche d’emploi. L’idée est aussi de revaloriser les profils techniques, de plus en plus rares sur le marché.
Ceux qui vont concrètement réaliser la transition, ce sont pourtant les électrotechniciens et les ouvriers qui végétalisent les cours d’école. Faisons pleuvoir les légions d’honneur sur ces profils car ce sont eux qui vont faire baisser les émissions et accélérer la transformation écologique", a lancé François Gemmene lors de l’inauguration.
Répondre aux problématiques des territoires
Les programmes proposés ont par ailleurs la particularité de répondre aux réalités et aux enjeux spécifiques de chaque territoire où l’école est implantée. Cela se matérialise notamment à travers le programme "accélérateur" - une formation à destination de la gouvernance des intercommunalités, dont le lancement est prévu en novembre avec la Communauté de Communes du Ternois (Hauts-de-France).
Terra Academia indique s’appuyer sur "un diagnostic territorial de la situation écologique de chaque intercommunalité pour concevoir un contenu de parcours personnalisé" qui doit couvrir douze thématiques essentielles à la transformation écologique, à savoir la production d’énergie, le cycle de l’eau, la biodiversité, l’agriculture, ou encore l’économie circulaire.
Avec cette formule, l’école espère tisser sa toile dans chacune des régions françaises d’ici 2030, et même au-delà avec un déploiement à l’international dès 2027.