Sans emploi depuis au moins deux ans, huit femmes et hommes ont retrouvé le chemin du travail grâce à l'expérimentation "territoires zéro chômeur de longue durée" et pu sortir de la précarité: Marie-Monique Robin raconte leur parcours dans un film présenté mardi à la presse.
Ils s'appellent Anne, Claire, Magali, Sylvie, Philippe, Sébastien... Dans "Nouvelle cordée", en salles le 20 novembre, Marie-Monique Robin les a filmés pendant trois ans et demi.
Dans ce long métrage d'1h52, on suit la création et le développement de l'entreprise qui va les employer à Mauléon (Deux-Sèvres), baptisée Esiam (Entreprise solidaire d'initiations et d'actions mauléonnaise).
L'initiative s'insère dans l'expérimentation "Territoires zéro chômeur de longue durée", qui a pour but de créer des entreprises à but d'emploi (EBE) sur des activités jugées utiles et ne concurrençant pas les sociétés existantes. Sur la base d'un Smic en CDI et sans sélection, des personnes privées d'emploi depuis plus d'un an y sont embauchées à temps complet ou choisi.
L'expérimentation concerne, à ce jour, dix territoires entre 5 et 10.000 habitants, mêlant communes rurales et quartiers de la politique de la ville, pour une durée de cinq ans. L'Etat y contribue à hauteur de 18.000 euros par emploi et par an.
A Mauléon, l'entreprise Esiam a été fondée en janvier 2017, et son effectif est passé de 17 à plus de 80 salariés aujourd'hui. Ses salariés recyclent et valorisent des déchets, entretiennent les espaces verts, proposent des services de conciergerie...
Le dispositif a permis aux huit protagonistes du film "Nouvelle cordée", enfermés dans le cercle vicieux de la précarité (pauvreté, rupture sociale et familiale...), de se relever, témoigne Marie-Monique Robin. "J'ai vu des femmes et des hommes se redresser, leur visage a changé", s'émeut-elle.
L'expérimentation doit faire l'objet d'une nouvelle loi fin 2019 ou début 2020 pour être étendue à de nouveaux territoires. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le 18 juin à Paris pour défendre cette extension.
Le film de Marie-Monique Robin vient en appui de cette revendication. L'idée de présenter le film au cinéma est de "provoquer des débats", explique la réalisatrice, qui compte sur une mobilisation "citoyenne" pour assurer la pérennité de l'expérience.