En 2024, 34% des Français ont eu une altercation liée au bruit, voire ont alerté les forces de l'ordre, un taux qui atteint 43% à Paris, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour la Semaine du Son de l'Unesco.
D'après ce sondage publié jeudi, 69% des Français s'estiment gênés dans leurs conversations dans l'espace public par le bruit urbain, surtout par les discussions téléphoniques dans les transports (47%), le vrombissement de deux-roues (38%) ainsi que les bruits de chantier, la circulation et les sons émis par des appareils (30%).
76% des Français demandent des dispositifs mesurant le bruit, sachant que 43% ne connaissent pas les niveaux de décibels acceptables pour préserver leur audition et que 57% ignorent ou se trompent sur les limites légales. Plus des trois quarts sont favorables à l'installation de dispositifs mesurant les niveaux sonores dans les lieux publics et 78% considèrent que les politiques publiques ne prennent pas assez en compte les dangers du bruit.
Les organisateurs de la Semaine du Son, qui se déroule du 20 janvier au 2 février, veulent encourager les mairies à installer une enseigne mesurant le niveau de décibels dehors, a expliqué le fondateur de cette initiative, l'acousticien Christian Hugonnet, lors d'une visioconférence.
Conçu par la société Preventec, cet outil a été baptisé "décibelateur" par l'écrivain Erik Orsenna, parrain de la 22e édition de la Semaine du Son, également parrainée par le chanteur Kendji Girac.
Ce projet veut rendre le décibel compréhensible pour aider chacun à évaluer les niveaux sonores de son quotidien. Il prévoit l'installation du "décibelateur" sous forme d'enseignes dans les boutiques d'audioprothésistes et les mairies, explique-t-il.
L'association BruitParif rappelle qu'à partir de 40 dB(A) la nuit et 55 décibels le jour, le bruit est nocif pour la santé (fatigue, troubles du sommeil), à partir de 80-105 dB (A) génère des risques à moyen terme pour l'audition en cas d'exposition chronique et au dessus des 105 dB (A) des risques à court terme (acouphènes, surdité).
L'échelle des décibels, notés dB(A) quand ils sont pondérés pour tenir compte de l'oreille humaine, croît de manière logarithmique: en terme de pression acoustique, trois décibels supplémentaires correspondent à un doublement du niveau sonore. "Mais en termes de sensation sonore, 10 décibels supplémentaires correspondent à un son deux fois plus fort", selon M. Hugonnet.
Le sondage a été réalisé en décembre auprès de 1.073 personnes (échantillon représentatif) via un questionnaire en ligne les 11 et 12 décembre et avec une marge d'incertitude de 1,5 à 3 points.