Usine Solvay de Salindres: un rapport pointe l'exposition des salariés aux "polluants éternels"

Des salariés de l'usine Solvay de Salindres (Gard), qui a cessé son activité en septembre 2024, ont été fréquemment exposés aux "polluants éternels", pointe un rapport d'expertise dont l'AFP a pris connaissance mardi.

En septembre 2024, évoquant un manque de "compétitivité" du site, le géant belge de la chimie Solvay avait annoncé sa décision de mettre fin à son activité de production de TFA (acide trifluoroacétique, NDLR) et dérivés fluorés en France et donc d'arrêter cette activité sur le site de Salindres, qui employait alors 68 personnes.

Selon plusieurs études, le TFA -qui n'est à ce stade pas réglementé par l'Europe- pourrait être nocif pour le foie et la reproduction (risques de malformations).

"Malgré la présence d'un ensemble de mesures de protection collectives et individuelles", l'expertise de septembre 2024 faite par le cabinet Cidecos, à la demande du CSE de l'usine, montre "un contact trop fréquent avec les substances en parallèle de mesures collectives qui ne sont pas toujours suffisantes et efficaces, voire dans certains cas, sont absentes".

"L'information et la formation du personnel sur le sujet des risques chimiques et de leurs dangers, du port et de l'utilisation des équipements de protection collectifs et individuels, sont à date lacunaires sur le site", indiquent les auteurs du rapport, confirmant des informations de Médiapart.

Contactée par l'AFP, la direction du groupe a assuré mettre "la sécurité et la santé de ses collaborateurs au coeur de ses priorités".

"Nous respectons nos obligations et le service de santé au travail procède au suivi médical des salariés, qui permet de surveiller la santé, de prévenir les risques professionnels et de contribuer à des conditions de travail adaptées, dans une démarche de prévention continue", a assuré le groupe.

Dans la cabine d'enfutage TFA, où des salariés procédaient au chargement du TFA dans des fûts vides pour la vente, le contact avec les produits était "toujours présent", au moment de l'expertise, en dépit d'un dispositif limitant les expositions et émissions des produits.

Dans leurs préconisations, les auteurs de l'expertise estiment que "les représentations du risque chimique présentes sur le site minorent et banalisent les risques chimiques et leurs dangers, et freinent ainsi la mise en place d'une politique de prévention protectrice de ces risques".

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