Val-d'Oise: abandon par les autorités d'un projet routier contesté

Un projet contesté de route rapide dans le Val-d'Oise, vieux d'une quinzaine d'années, a été abandonné par les autorités qui ont pris en compte les évolutions de la société, a appris l'AFP vendredi auprès de la préfecture du département.

Imaginé en 2010, cet axe routier de 2x2 voies sur 11 km avait vocation à relier l'A1 et l'A15 au sud de l'existante Francilienne et s'inscrivait dans le prolongement du Boulevard intercommunal du Parisis (BIP).

Il devait traverser sept communes (Soisy-sous-Montmorency, Montmorency, Deuil-la-Barre, Groslay, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse et Bonneuil-en-France), dont la majorité y était opposée.

En 2016, le projet avait fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique préfectorale.

S'en était suivis plusieurs allers-retours en justice administrative, en raison des recours déposés par des opposants à cette infrastructure.

Fin mai, le Conseil d'Etat était revenu sur une annulation du projet, demandant au département de fournir davantage de détails sur le financement de l'axe routier.

"Nos territoires bougent. Les modes de déplacement changent. Les consciences aussi. Le département se doit d'être au rendez-vous de ces nouveaux enjeux (...) Nous ne demanderons pas à Monsieur le Préfet du Val-d'Oise de confirmer la déclaration d'utilité publique de l'Avenue du Parisis", a déclaré fin septembre dans un communiqué la présidente du département Marie-Christine Cavecchi (LR).

"Le département souhaite encourager les transports collectifs, les mobilités douces", a-t-elle ajouté, soulignant que "des aménagements locaux et des dessertes routières respectueuses de l'environnement (...) restent indispensables". Car "il en va de l'attractivité du Val-d'Oise".

"C'est une décision responsable et très mature de la part du conseil départemental", a déclaré à l'AFP le préfet du Val-d'Oise Philippe Court, soulignant qu'il partageait l'analyse du département.

"Entre le moment où le projet a été conçu et aujourd'hui, le bilan socio-économique a été substantiellement modifié. Il aurait été délicat pour ma part de prononcer l'utilité publique", a ajouté M. Court.

Pour les opposants au projet, "cette victoire a été obtenue grâce à la mobilisation transpartisane des élus, des habitants et des associations" et "est emblématique de la nécessité d'un moratoire sur les projets routiers en France".

"Désormais, la trame verte située sur le tracé du BIP doit être sanctuarisée à l'échelle régionale, et les transports en commun ainsi que les mobilités douces doivent être développés comme alternatives au tout voiture", a souhaité dans un communiqué le collectif regroupant les associations opposées au BIP.

De longue date, une énième mobilisation était prévue samedi. Le collectif Vivre sans BIP l'a "annulée pour cause de victoire".