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Finance durable

BNP Paribas devrait atteindre ses objectifs climatiques avec quatre ans d'avance

Le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, estime que l'objectif que s'était fixé le groupe bancaire sur le financement des énergies bas carbone pour 2030 devrait être atteint dès 2026, dans une interview à La Tribune Dimanche.

"En 2022, 60 % de notre portefeuille de crédits à la production d'énergie finançaient déjà la production d'énergies bas carbone. Nous visons 80 % d'ici à 2030. Mais nous devrions y parvenir plus tôt, dans le courant de l'année 2026, en réduisant entre autres nos financements à l'exploration-production pétrolière de 80%", a-t-il déclaré. "Nous accélérons fortement, en mobilisant tous nos moyens pour accompagner des projets permettant de substituer les énergies bas carbone aux énergies fossiles", s'est-il également félicité.

Le géant bancaire, qui se targue d'être "numéro un" des émissions obligataires vertes, avait annoncé en janvier vouloir diviser par cinq ses financements au secteur de l'extraction et de la production de pétrole d'ici à 2030.

Malgré ses annonces concernant la lutte contre le réchauffement climatique, la banque est régulièrement épinglée par les ONG qui soulignent son rôle dans le soutien aux énergies fossiles et l'enjoignent de ne plus financer TotalEnergies. Deux d'entre elles, les Amis de la Terre France et Alternatiba Paris, ont d'ailleurs affirmé avoir procédé lundi et mercredi dernier à des collages d'affiches "BNP Paribas: la banque d'un monde qui brûle", en écho au slogan "Le banque d'un monde qui change", sur des agences.

Jean-Laurent Bonnafé s'est par ailleurs inquiété des perspectives économiques, appelant à une baisse des taux d'intérêt. "L'Europe a bien davantage ralenti que les États-Unis, où l'activité se maintient à un niveau très élevé. L'Allemagne est particulièrement touchée. Il ne faudrait donc pas tarder à amorcer une baisse des taux d'intérêt, de façon à préserver le tissu économique européen", a-t-il plaidé alors que la Banque centrale européenne vient seulement de faire une pause, après dix hausses d'affilée de ses taux d'intérêt.

"Avoir une discussion sur une baisse est totalement prématurée pour le moment", avait déclaré jeudi devant la presse Christine Lagarde, la présidente de l'institution, ajoutant : "nous devons être stable et tenir bon".

Avec AFP.