Le cyclone Belal fait rage au large de l’océan Indien ce lundi 15 janvier. Il a traversé le nord de l’île de la Réunion ce matin avant de longer l’île Maurice. Avec des vents de plus de 200 km/h, les dégâts sont importants et trois victimes sont à déplorer.
C’est le cyclone le plus violent qu’ait jamais connu la Réunion, passée pendant quelques heures en alerte violette pour la première fois de son histoire. Ce niveau d’alerte maximum oblige toute la population à se confiner d’urgence, y compris les secours. Le niveau d’alerte est redescendu à rouge en fin de matinée.
Évolution inquiétante des événements climatiques extrêmes
Les cyclones semblent s’intensifier dans le monde ces dernières années. En septembre 2023, le cyclone Daniel a touché l’Europe du Sud-Est et l’Afrique du Nord. Des milliers de morts avaient alors été recensés, dont la plupart en Libye. Il a aussi causé le déplacement de millions de personnes dont le lieu de vie est devenu inhabitable. L’année 2023 a aussi été marquée par une saison des ouragans particulièrement forte sur le continent américain.
Les tempêtes ne sont pas les seuls événements climatiques extrêmes à connaître des évolutions inquiétantes. En 2019, l’Oxfam (Oxford Committee for Relief Famine) considère que "le nombre de catastrophes liées au climat a triplé dans les trente dernières années". Depuis 1923, les tempêtes et inondations ont drastiquement augmenté en Europe. Le nord de la France est en ce moment même frappé par de fortes inondations, faisant suite à celles qu’a connues tout le pays en automne dernier.
Les dernières décennies sont aussi marquées par des records de chaleur et des canicules de plus en plus fréquents. Par exemple, la France ne connaît que trois grandes vagues de chaleur entre 1947 et 2000. Après la canicule de 2003, les épisodes caniculaires se répètent et deviennent même quasi annuels depuis 2019. Dans le monde, des épisodes de sécheresse intense touchent également l’Afrique et l’Amérique centrale.
Une des conséquences de ces vagues de chaleur est l’augmentation du nombre d’incendies dans le monde. Ces dernières années, l’Europe, l’Australie, le Canada ou encore la Californie ont lutté contre des flammes inhabituellement violentes.
Le changement climatique mis en cause par les experts
Les événements climatiques extrêmes sont pourtant des phénomènes naturels qui existent depuis toujours. Il est difficile d’établir un lien direct entre l’augmentation ou l'intensification de ces événements et le dérèglement climatique. Pourtant, les courbes d’évolution sont proches. Certains scientifiques mettent directement en cause les effets du réchauffement climatique.
Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) expliquait en 2017 que "des cyclones d'une intensité plus grande sont l'une des conséquences attendues du changement climatique". Selon elle, l’augmentation de l’effet de serre conduit à un taux d’humidité et une température de l’eau plus élevés. Or, ces deux éléments sont des facteurs favorisant l’intensité d’un cyclone.
Le site de la Nasa pointe également du doigt la hausse du taux d’humidité dans l’air. En plus d’intensifier les cyclones, cela nourrit la possibilité de plus de tempêtes et précipitations et réduit la capacité des sols à absorber cette eau. La Nasa accuse aussi les émissions de GES (gaz à effet de serre) d’accroître les pics de température.
À noter que les séismes et les éruptions volcaniques ne s'inscrivent pas dans cette tendance. En effet, ces catastrophes naturelles n’ont pas de lien avec le climat, donc le changement climatique ne les impacte pas.
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