À en juger par les températures records et autres catastrophes naturelles de ces dernières années, les effets des changements climatiques se font déjà sentir. Alors que l'ONU annonce une trajectoire de réchauffement de +2,9°C d'ici 2100, il est urgent de préparer et d’adapter nos territoires.
Qu'il s'agisse d'oasis urbaines, de toitures végétalisées, de déimperméabilisation des sols ou de plantation d’arbres, la végétalisation des espaces urbains représente une voie de résilience privilégiée pour faire face aux changements climatiques. La preuve en est le budget exceptionnel de 141 millions d’euros alloué à la nature en ville par la ville de Lyon en 2022 ou encore l’opération de plantation de 100 000 arbres lancée par la métropole toulousaine. Mais pourquoi cette végétalisation est-elle indispensable ?
De multiples défis
Tous les environnements et écosystèmes seront impactés par les changements climatiques, mais pas toujours de la même manière. Si les environnements urbains sont concernés par l’ensemble des impacts des changements climatiques, les villes seront et sont déjà confrontées à deux défis majeurs principaux : l’augmentation des températures et le risque d’inondation.
- L’augmentation des températures : L’organisation et la morphologie des villes créent des "ilots de chaleur urbains", des zones caractérisées par une température significativement plus élevée qu’aux alentours. À Paris, par exemple, l’Agence parisienne du Climat estime une différence de 2 à 3°C en moyenne entre la capitale et les espaces ruraux qui la jouxte. Un chiffre qui peut grimper à 10°C en période de canicule !
- L’augmentation des précipitations : Le réchauffement climatique provoque des périodes de sécheresse intense, mais aussi des pluies fortes. Les sols urbains, imperméabilisés et asphaltés, peinent à absorber ces précipitations, augmentant ainsi le risque d’inondations.
Végétaliser pour lutter contre les ilots de chaleur
L’augmentation des températures liée aux changements climatiques est déjà perceptible. Entre 1980 et 1989, la France enregistrait en moyenne trois jours de canicule par an. Entre 2013 et 2022, ce chiffre est passé à douze. Il pourrait doubler d'ici 2050. L’effet d’îlot de chaleur affecte particulièrement les villes, avec des conséquences dramatiques sur la santé humaine. En 2003, lors de la canicule historique, la mortalité à Paris était cinq fois plus élevée qu'en zones rurales.
Pour contrer les effets mortifères de l’augmentation des températures, la végétalisation s'avère une voie d’adaptation efficace. Arbres et plantes offrent de l'ombre, réduisant ainsi la température. Ils absorbent également l'eau du sol, libérée dans l'air par transpiration et évapotranspiration, contribuant ainsi à refroidir l'air ambiant. Selon l’ADEME, la végétalisation des villes pourrait diminuer leur température de 0,5 à 2°C.
Un exemple probant de l’efficacité de la végétalisation pour abaisser la température en ville est l'expérience menée sur l’île du Ramier à Toulouse. Lors du colloque "Changement climatique, comment réussir à s'adapter ?", François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole, a rapporté que la déimperméabilisation de 10 hectares a entraîné une baisse de 0,5°C de la température moyenne.
Végétaliser est aussi un moyen de prévenir les risques d’inondations. Le béton et l’asphalte qui recouvrent nos villes ne permettent pas une absorption optimale des fortes précipitations. Plantes et sols perméables absorbent l'eau du sol, limitant ainsi le ruissellement.
Les autres bienfaits de la végétalisation :
La végétalisation combat deux effets majeurs des changements climatiques, l’augmentation des températures et de la pluviométrie, tout en offrant d’autres avantages :
- Purifier l’air : En agissant comme un puits de carbone, la végétation peut diminuer la pollution atmosphérique. Selon l’ADEME, un arbre peut absorber 20 kg de particules présentes dans l’air par an.
- Favoriser la biodiversité : Intégrer la végétation dans les villes crée des habitats pour la faune et la flore locales, favorisant la biodiversité. Cela peut également contribuer à restaurer et à protéger les écosystèmes urbains. Sophie Rousset-Rouvière, déléguée générale d’ADIVET, l’association des toitures et façades végétales, a confié à ID que "lorsque une toiture végétale est installée et bien entretenue, on va retrouver, au bout de quelques années, 60 à 70 % des espèces spontanées, c’est-à-dire des espèces nouvelles, qu’on n'avait pas plantées à la base".
- Favoriser le bien-être : La présence d'espaces naturels à proximité augmente le bien-être. Une étude de The Lancet Planetary Health publiée en 2019 a, par exemple, montré que les espaces verts réduisent le risque de mortalité prématurée.
Cet article est extrait de notre dossier spécial : "Changement climatique : comment la France prépare l'avenir". A découvrir ici !
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