Ce lundi 29 janvier, la colère ne faiblit pas du côté des agriculteurs français. Au contraire, les actions se multiplient dans l’Hexagone après les annonces de Gabriel Attal vendredi dernier, jugées insuffisantes par les syndicats agricoles. Le barrage des axes routiers de Paris a débuté dans l’après-midi, et certains syndicats organisateurs envisagent de bloquer le marché de Rungis, principal point d’échange international de produits frais.
Et pour cause : les importations de denrées étrangères sont dans le viseur des agriculteurs. L’une de leurs principales demandes est de favoriser les circuits courts pour l’achat de produits alimentaires. Ce terme signifie la vente directe, ou via un seul intermédiaire, de produits agricoles entre producteurs et consommateurs.
Privilégier l’alimentation locale
Les agriculteurs accusent de concurrence déloyale les marchandises venant de l’étranger. Il est vrai que les exploitations agricoles européennes sont soumises à des normes écologiques ou sanitaires qui rendent leur production plus contraignante. Au sein de l’Union européenne, chaque pays peut aussi fixer des règles plus ou moins strictes en fonction des directives communes. Seulement, les syndicats agricoles estiment que les produits importés ne sont pas soumis à ces normes.
Les pesticides sont souvent cités comme exemple : les agriculteurs français considèrent à ce sujet être soumis à des interdictions qui impactent leurs rendements. À l’inverse, ils dénoncent des importations qui ne respectent pas ces mêmes interdictions, qu’il s'agisse de fruits, de légumes, de céréales ou de viande. Consommer local permet ainsi de lutter contre ce phénomène : normaliser l’achat de produits français plutôt qu’étrangers aide les producteurs locaux à se rémunérer et favorise l’économie du pays.
Les avantages d’un retour au circuit court
Plus que consommer français, acheter sa nourriture en circuit court permet d’éviter les intermédiaires. Or, les syndicats accusent les industriels et la grande distribution d’accroître leurs marges sur le dos des agriculteurs. Si ce constat est difficile à juger à grande échelle, il est clair que l'ajout d'intermédiaires entraîne des coûts supplémentaires. Opter pour un achat plus direct permet d'acquérir un produit au meilleur tarif, tout en augmentant la part revenant au producteur. Parfois, bien que le coût de production soit plus élevé, les denrées en circuit court s’avèrent donc moins chères que celles venant de loin.
Privilégier le circuit court est également bénéfique à l’environnement. Il permet d’éviter les emballages, ou encore le gaspillage alimentaire. En effet, les produits ne sont plus soumis aux normes de calibrage qui peuvent être imposées par la grande distribution, et le délai réduit entre la récolte et la vente diminue le risque de perte. En outre, la réduction du nombre d'intermédiaires implique moins de déplacements du produit d'un endroit à un autre. Ce point reste toutefois à nuancer si les transports individuels sont privilégiés pour aller chercher les produits directement chez le producteur.
Comment consommer en circuit court ?
L’UFC que Choisir, première association de consommateurs en France, publie en 2022 une carte des circuits courts en partenariat avec l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique).
L’@UFCquechoisir, en partenariat avec @INRAE_France, a conçu une carte interactive, gratuite et participative des #magasins en #circuitscourts. Pour découvrir les magasins proches de chez vous RDV dès maintenant sur https://t.co/GPSzQy9dEH#alimentation pic.twitter.com/ehGBlQC3QE
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) February 24, 2022
Régulièrement mise à jour, cette carte virtuelle, gratuite et collaborative recense les magasins proches de chez soi dont au moins 70% des produits vendus proviennent de circuits courts. Elle rassemble des épiceries, marchés, fermes, AMAP, COOP etc... Une initiative qui permet de consommer plus responsable et d’aider l’agriculture française.
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