Oxfam indique qu’il faudrait près de trois ans à une personne appartenant à la moitié la plus pauvre de la population mondiale pour épuiser sa part du budget carbone annuel mondial.
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Environnement

Les 1 % les plus riches de la planète ont épuisé leur budget carbone 2025

Dix jours auront suffi : selon Oxfam, les 1 % les plus riches du monde ont épuisé leur part du budget carbone annuel mondial et ce déjà depuis le 10 janvier. Mais qu’est-ce que ce budget carbone annuel ? 

Dans sa toute nouvelle analyse, l’organisation internationale de développement indique plus précisément que cette part de la population aurait déjà, au cours des dix premiers jours de 2025, épuisé la quantité de CO2e qui ne peut encore être ajoutée à l’atmosphère sans que les températures mondiales n’augmentent de plus de 1,5 °C.  

L'organisation rappelle que les 1 % les plus riches du monde sont responsables de plus de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Ce qui a, selon Oxfam France, “des conséquences dévastatrices pour les communautés vulnérables et les efforts déployés pour faire face à l’urgence climatique”. 

"Journée des pollutocrates" 

Le 10 janvier a ainsi été baptisée “journée des pollutocrates” par Oxfam. “Cette étape alarmante (...) souligne à quel point la dégradation du climat est le fait, de manière disproportionnée, de la consommation des super-riches, dont les émissions de CO2 dépassent de loin celles des gens ordinaires”. Oxfam indique en effet qu’il faudrait en comparaison près de trois ans à une personne appartenant à la moitié la plus pauvre de la population mondiale pour épuiser sa part du budget carbone annuel mondial.  

L’organisation, qui détaille ses sources à la fin de son communiqué, estime donc que pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, les 1 % les plus riches doivent réduire leurs émissions de... 97 % d’ici à 2030.  

Pour Alexandre Poidatz, responsable plaidoyer Climat et inégalités, “il est temps de faire peser le poids de la transition sur les personnes qui émettent le plus et qui ont le plus de moyens pour réduire nos émissions rapidement”. 

Réglementer entreprises et investisseurs ? 

Oxfam estime ainsi que les gouvernements devraient “introduire des impôts permanents sur le revenu et la fortune pour les 1 % les plus riches, interdire ou taxer de manière dissuasive les consommations de luxe à forte intensité de carbone (jets privés, superyachts, voyages aériens fréquents…), et réglementer les entreprises et les investisseurs pour qu’ils réduisent leurs émissions de manière drastique et équitable”. 

Oxfam évoque également “la dette climatique” et les “réparations” que doit selon elle le Nord global. “Si les pays riches se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an lors de la COP29 pour aider les pays du Sud global à faire face au réchauffement des températures et à passer aux énergies renouvelables, ce montant est très loin des 5 000 milliards de dollars que le Nord global doit au titre de la dette climatique et des réparations”, croit l’organisation.