Selon Santé Publique France, 40 000 décès sont attribuables à la pollution aux particules fines chaque année, et 7 000 sont attribuables au dioxyde d’azote.
En cause principalement : le chauffage au bois (en particulier dans les foyers ouverts et les appareils peu performants) pour les émissions de particules fines, et le transport routier pour celles de dioxyde d’azote.
Pour limiter ces pollutions et améliorer la qualité de l’air extérieur, certaines collectivités territoriales se sont mobilisées ces dernières années en soutenant la rénovation énergétique des bâtiments pour diminuer les besoins de chauffage et renouveler les appareils de chauffage au bois peu performants, mais aussi en facilitant l’accès aux mobilités douces ou encore en renforçant l’offre de transports publics ou partagés (covoiturage, autopartage).
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Une amélioration progressive de la qualité de l’air des villes
Les grandes agglomérations, comme Paris, Lyon, Toulouse, Strasbourg, ont par ailleurs appliqué des mesures visant à restreindre la circulation des voitures, à travers par exemple le déploiement progressif des ZFE (Zone à faibles émissions).
Depuis 2016, le nombre de métropoles en dépassement régulier des seuils réglementaires sur la qualité de l’air pour le dioxyde d’azote a par ailleurs fortement diminué, passant de 15 à 2. Ainsi, en 2023, seules Paris et Lyon enregistraient encore des dépassements réguliers de la valeur limite réglementaire pour le dioxyde d’azote dans l’air ambiant. Il est à noter que la valeur préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour le dioxyde d’azote est de 10 mg/m3.
Malgré ces progrès notables, l’ADEME souligne qu’il reste encore beaucoup à faire. Dans son guide consacré à la pollution de l’air, l’agence rappelle notamment que, si les émissions et les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines ont baissé ces 15 dernières années, des efforts restent à faire dans tous les secteurs pour diminuer les impacts sanitaires de la pollution de l’air.
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Des impacts aussi sur l’environnement et les cultures
Les émissions nationales d’ammoniac, principalement liées à l’agriculture, restent élevées et les concentrations de fond d’ozone augmentent. Ce polluant secondaire se forme dans l’air par transformation chimique d’autres polluants comme les composés organiques volatiles et les oxydes d’azote sous l’effet d’un ensoleillement important et de fortes températures.
Si ces pollutions ont un impact sur la santé humaine, elles pèsent également lourd sur l’environnement.
La pollution de l’air a des effets sur certaines forêts et cultures qui peuvent subir des pertes de rendement pouvant aller jusqu’à moins 20 %. "Sans pollution à l’ozone, la production de blé tendre pourrait augmenter de 6 millions de tonnes par an, soit l’équivalent de 900 millions d’euros par an", d’après le projet APollO (analyse économique des impacts de la pollution atmosphérique de l’ozone sur la productivité et sylvicole en France) soutenu par l’ADEME.
Comment agir en tant que citoyen ?
En tant que citoyen, il est possible d’agir en limitant les déplacements en voiture pour privilégier des mobilités douces, comme la marche ou le vélo, notamment pour les petits trajets du quotidien. Si la voiture est incontournable, l’ADEME recommande de pratiquer le covoiturage ou encore d’adopter l’éco-conduite.
Pour réduire l’impact du chauffage, l’agence conseille par ailleurs de changer sa chaudière par un appareil à "très haute performance énergétique", de remplacer un foyer ouvert, un ancien poêle à bois ou un insert de plus de 20 ans par un appareil performant labellisé "Flamme Verte" ou équivalent, et de faire appel à un professionnel qualifié (entreprise RGE).
L’ADEME rappelle également que le brûlage à l’air libre des déchets verts (feuilles mortes, branchages, tontes de pelouses...), particulièrement polluant, est interdit. Pour la gestion de ses déchets verts, le compostage, le broyage et la réalisation de haies sèches sont ainsi à privilégier.
Enfin, le choix des produits alimentaires "peut contribuer à diminuer les pollutions générées par l’agriculture, l’élevage et le transport des denrées", souligne l’agence de la transition écologique. "Augmenter la part de fruits et légumes de saison et bio, produits sans pesticides, cultivés en pleine terre et non sous serre chauffée, permet d’éviter l’émission de polluants dans l’air, le sol et l’eau et de soutenir les producteurs bio, en plus de protéger votre santé", précise-t-elle.
Envie d’aller plus loin ? Retrouvez ici le dernier guide de l’ADEME dédié à la pollution de l’air.
En partenariat avec l’ADEME