Le marché des obligations vertes connaît une croissance importante. En 2021, le volume d’émissions vertes a atteint 522,7 milliards de dollars, selon les chiffres du Climate Bonds Initiative. Une progression de 75 % par rapport à 2020 qui porte son encours total à 1 600 milliards de dollars.
Mais de quoi parle-t-on concrètement ? À l’instar des obligations classiques, les obligations vertes sont des emprunts émis sur le marché par exemple par des entreprises ou des États. Toutefois, les green bonds, comme ils sont également appelés, sont uniquement destinés à financer des projets contribuant à la transition écologique.
Un mode de financement en hausse
Ces dernières années, bon nombre d’entreprises ont utilisé cet instrument pour financer leur projet. Parmi elles, Engie, qui a émis 1,5 milliard d’euros de green bonds pour "financer les nombreux projets verts en matière d’énergies renouvelables et de services à l’énergie développés par le groupe à travers le monde" en 2019. De son côté, la SNCF "a levé 7,6 milliards d'euros au format Green Bond à travers 22 opérations de marché" entre 2016 et 2021. Le groupe souhaite convertir, d'ici 2025, "l'intégralité de ses produits de financements et de ses placements aux critères de l'investissement responsable."
En levant 12 milliards d’euros, l’Union européenne a quant à elle effectué son tout premier emprunt vert en octobre 2021. Cette opération a été menée dans le cadre de NextGenerationEU, un programme visant à lever 250 milliards d'euros d'obligations vertes dans les prochaines années. En avril 2022, l'UE a d'ailleurs approuvé une proposition du Conseil visant à créer des obligations vertes européennes. Ce règlement établira des exigences uniformes pour les émetteurs qui souhaitent utiliser la désignation "obligation verte européenne" ou "EuGB" pour les produits mis à la disposition des investisseurs.
Un cadre à préciser
Pour de nombreux acteurs du marché, c’est du côté de la réglementation que le bât blesse. "Sont pointés le manque de définition claire du caractère vert, l’absence de cadrage et le problème de confiance dans les informations transmises sur le suivi et l’évaluation des obligations vertes", souligne notamment la page internet dédiée aux obligations vertes du ministère de la Transition écologique.
Il existe néanmoins plusieurs principes volontaires, à l’image des Green Bond Principles et du Climate Bond Initiative, qui ont vu le jour à partir des années 2010. À travers leurs cahiers des charges, ces initiatives internationales fixent les conditions et les bonnes pratiques à respecter.
De son côté, la Commission européenne élabore actuellement son propre programme, le Green Bond Standard. Visant à établir des normes communes pour l’UE, cette initiative permettrait aux épargnants de "vérifier facilement que leurs investissements respectent des exigences strictes" en matière de développement durable et de les "protéger contre le greenwashing", appuie la Commission.