C’est une petite révolution dans le monde de l’entreprise. La directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), transposée en droit français en décembre 2023, marque une étape clé pour le reporting de durabilité. Ce nouveau cadre harmonisé vise à améliorer la qualité et la disponibilité des données ESG (environnementales, sociales et de gouvernance).
"La CSRD permet d’évaluer les progrès en matière de durabilité et d’identifier des axes d’amélioration, explique Grégory Schrobiltgen, Directeur des Opérations (COO) du groupe Valgo. Elle couvre de manière exhaustive les enjeux environnementaux et sociaux, avec 1 178 indicateurs, dont l’empreinte carbone."
Des défis pour les entreprises
Succédant à la Non-Financial Reporting Directive (NFRD), la CSRD élargit son champ à environ 50 000 entreprises, incluant les sociétés cotées sur des marchés européens (hors microentreprises), les grandes entreprises européennes et certaines grandes entreprises internationales actives en Europe. "La CSRD va placer tout le monde sur un pied d’égalité, une condition clé pour garantir une information fiable à destination des parties prenantes et permettre des comparaisons pertinentes", se réjouit Grégory Schrobiltgen.
Les comptables disposent des compétences les plus adaptées pour rendre ces données intelligibles et contribuer à l’évolution rapide des modèles d’affaires."
Bien qu’essentielles pour renforcer la transparence des entreprises, ces nouvelles obligations peuvent également représenter des défis considérables pour ces dernières, notamment en matière de collecte et de traitement des données extra-financières, souligne le COO de Valgo : "Il ne s’agit pas seulement de recueillir des chiffres, mais de les rendre pertinents et exploitables." Dans ce contexte, les métiers financiers peuvent jouer un rôle clé : "Les comptables disposent des compétences les plus adaptées pour rendre ces données intelligibles et contribuer à l’évolution rapide des modèles d’affaires. Avec la CSRD, la donnée extra-financière entre dans le périmètre des chiffres produits par l’entreprise. Elle est devenue, en quelque sorte, la seconde annexe des comptes."
Former une nouvelle génération d’acteurs
Si certaines entreprises étaient mieux préparées que d’autres à l’entrée en vigueur de cette réglementation, celle-ci nécessite souvent une montée en compétence des métiers financiers, appelés à intégrer des enjeux qui échappaient autrefois à leur champ d'action traditionnel.
"Après un parcours ‘classique’ dans les métiers de l’audit et de la direction financière, j’ai ressenti il y a quelques années le besoin de mieux comprendre les multiples rôles des métiers financiers dans la transformation des entreprises", témoigne Grégory Schrobiltgen, qui a participé à la première promotion de ce programme : "Pour mieux appréhender les enjeux qui se déroulent sous nos yeux, il est essentiel de se confronter à la donnée environnementale et sociale. C’est précisément ce que propose la formation Audencia Executive Education, qui m’a permis d’explorer des concepts nouveaux comme les limites planétaires, le plancher social ou la théorie du donut, tout en prenant conscience de l’ampleur des responsabilités qui incombent aux entreprises".
Audencia Executive Education : un partenaire stratégique pour la montée en compétences
Pour répondre à ces nouveaux défis, Audencia Executive Education propose des solutions adaptées, permettant aux professionnels d’acquérir les compétences nécessaires pour anticiper les transformations en cours. Son approche pédagogique innovante et pragmatique s’adresse aussi bien aux financiers qu’aux autres acteurs souhaitant intégrer les enjeux ESG dans leur activité.
Les cadres en activité, comme les nouvelles générations, trouvent dans ces parcours de formation des outils concrets pour renforcer leur expertise. "Ces transformations profondes nécessitent un développement continu des compétences. Il ne s’agit pas seulement de se conformer à des obligations réglementaires, mais de dépasser cette logique pour intégrer pleinement les dimensions extra-financières à la stratégie d’entreprise", ajoute Grégory Schrobiltgen.
Trop d’acteurs perçoivent encore ces obligations comme de simples cases à cocher. Il est essentiel de travailler sur la gouvernance des entreprises pour intégrer pleinement la logique de calcul et de performance extra-financière."
Vers une prise de conscience collective
Cependant, l’efficacité de la CSRD dans la transformation des modèles économiques dépendra de la capacité des entreprises à dépasser une simple logique de conformité, prévient Grégory Schrobiltgen : "Trop d’acteurs perçoivent encore ces obligations comme de simples cases à cocher. Il est essentiel de travailler sur la gouvernance des entreprises pour intégrer pleinement la logique de calcul et de performance extra-financière. Sinon, on passe à côté du sujet".
Pour ce faire, un enjeu essentiel aujourd’hui consiste à sensibiliser les professionnels en poste, tout en formant une nouvelle génération d’acteurs mieux préparés aux bouleversements à venir. "Les défis sont immenses : limites planétaires, biodiversité, pressions démographiques... Nous sommes confrontés à des transformations profondes qui exigent un développement continu de nos compétences. La CSRD a brisé un bastion en transformant la finance traditionnelle. Il y a dix ans, il était impensable qu’un financier évoque la performance extra-financière. Aujourd’hui, c’est une nécessité. Mais ce n’est qu’un début : le chemin à parcourir reste immense, et les besoins en formations importants", conclut Grégory Schrobiltgen.
En partenariat avec Audencia.