C’était une promesse majeure du nouveau gouvernement du territoire autonome. Dans un communiqué du 15 juillet, le Groenland a décidé d’interdire toute nouvelle exploitation de gisement de pétrole sur son territoire. Depuis son arrivée au pouvoir en avril, la nouvelle majorité de gauche écologiste a fait de la lutte contre le réchauffement climatique sa priorité. La fonte des glaces s'y est largement accélérée depuis les années 90, passant de 33 milliards de tonnes par an à 254 milliards ces dernièrement, selon une étude parue en mai dans la revue Nature.
"C’est une étape logique, car le gouvernement prend la crise climatique au sérieux. La décision a également été prise dans l’intérêt de notre nature, dans l’intérêt de notre pêche et pour concentrer notre économie sur les potentiels réels", justifie la ministre des Matières premières, Naaja Nathanielsen. Cette décision suit par ailleurs un avis de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) en mai, qui préconisait d'interdire tout nouveau projet d'exploitation d'énergies fossiles pour espérer atteindre la neutralité carbone.
Une ressource économique jugée insuffisante
Mais la décision du gouvernement du Groenland va à l’encontre de la stratégie économique du territoire autonome depuis les années 80. Au cours de cette période, les autorités ont cherché à attirer les entreprises étrangères pour exploiter leur potentiel de vastes réserves, estimées à 18 milliards de barils de pétrole, selon une étude du Geological Survey of Denmark and Greenland.
Cette manne financière avait pour objectif d’atteindre l’indépendance économique vis-à-vis du Danemark, dont le versement annuel de 3,4 milliards de couronnes danoises, soit près de 450 millions d’euros, reste la principale source de revenus du territoire. Toutefois, des analyses économiques effectuées par le gouvernement ont révélé que l’exploitation pétrolière n’offre pas de rentabilité assez importante. La situation économique s’est même aggravée avec la chute des prix du baril du brut en 2020, qui a rendu la plupart des exploitations de puits de pétrole déficitaires.
Si la décision du gouvernement du Groenland est une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique, elle ne s’applique seulement qu’aux nouvelles exploitations, et ne concerne pas les quatre sites encore actifs. Enfin, la Première ministre Múte Bourup Egede a également annoncé avoir déposé une proposition de loi pour interdire l’extraction d’uranium, dont la méthode est accusée de produire des déchets radioactifs. "La population groenlandaise a basé ses moyens de subsistance sur les ressources naturelles du pays pendant des siècles, et l'interdiction de l'extraction de l'uranium est enracinée dans une conviction profonde que les activités commerciales doivent prendre en compte la nature et l'environnement".
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