La Vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, connaît très fréquemment et sur de longues durées des pics de pollution. Depuis 2018, les habitants se sont engagés dans un bras de fer juridique pour faire reconnaître la responsabilité de l'État des maladies respiratoires causées par la pollution de l'air.
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Santé

Haute-Savoie : nouveau plan de lutte pour réduire la mortalité liée à la pollution de l'air

Le nouveau plan de protection de l'atmosphère en vallée de l'Arve (PPA2), visant notamment à réduire de moitié d'ici à 2023 la mortalité liée à la pollution atmosphérique dans cette région, a été approuvé lundi, a annoncé la préfecture de Haute-Savoie.  

La vallée de l'Arve, qui s'étend d'Annemasse à Chamonix et compte 155 000 habitants permanents, est régulièrement l'objet d'alertes aux particules fines. Selon une étude de 2017, 8 % de la mortalité prématurée serait attribuable à ce phénomène, soit 85 décès chaque année. "Ces chiffres sont inacceptables", a lancé lundi le préfet Pierre Lambert lors de la présentation du plan.

Celui-ci a fait l'objet d'une concertation de 18 mois, réunissant quelque 300 personnes, professionnels de l'entreprise ou de la santé, associations écologistes, élus...

Il comprend notamment des subventions au secteur résidentiel pour des modes de chauffage propres, et d'autres aux entreprises qui s'engagent à aller au-delà des normes obligatoires en matière de pollution atmosphérique, un développement de la rénovation énergétique des bâtiments, un contrôle renforcé de pratiques comme l'écobuage et le brûlage des déchets verts, tandis que l'usage des foyers ouverts pour le chauffage sera interdit dès 2022. Le préfet a en outre souhaité que soit poursuivie l'interdiction de l'accès au tunnel du Mont-Blanc des poids lourds.

Engagement des pouvoirs publics et des citoyens

Les engagements financiers des différents partenaires "couvrent la quasi-totalité des actions", s'est félicitée la préfecture : l'Etat contribuera à hauteur de 6,7 millions d'euros, le conseil régional et le conseil départemental apporteront respectivement 5 et 2,5 millions d'euros, les établissements publics de coopération intercommunale 15 %. Le plan bénéficiera aussi des aides publiques classiques à l'amélioration de la qualité de l'air.

"Tout ne relève pas des pouvoirs publics", a relevé M. Lambert, enjoignant chacun à "faire sa part", en se chauffant plus sobrement, en achetant des appareils énergétiquement performants ou en utilisant les transports en commun ou le covoiturage.

A l'horizon 2023, le plan doit permettre d'atteindre un gain moyen d'espérance de vie de cinq mois dans la région "et de tendre vers le respect des limites d'exposition chronique recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)". Eric Fournier, président de la communauté de communes de la vallée de Chamonix, et vice-président du conseil régional chargé du dossier, a qualifié le PPA2 "d'ambition forte et partagée pour restaurer la qualité de l'air locale".

Avec AFP