Le rejet de 6 millions de kilos de CO2 a été évité grâce au vélotaf à l'échelle du Grand Paris.
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Société

Le vélotaf, une tendance en plein essor

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Aller au travail à vélo séduit de plus en plus d’actifs, en particulier en milieu urbain. En ce mardi 22 avril, Journée mondiale de la Terre, Strava dévoile des données exclusives sur cette pratique.

Mot-valise inventé pour désigner un trajet domicile-travail effectué à vélo, le vélotaf se développe à toute vitesse dans l’Hexagone. À l’occasion de la Journée de la Terre, l’application Strava, utilisée par les sportifs du monde entier pour enregistrer leurs performances, révèle l’essor de cette pratique auprès des Français en 2024. 

Grâce à sa fonctionnalité "tracking", l’application répertorie les parcours de ses utilisateurs pour les proposer à d’autres sportifs en panne d’inspiration, qu’ils pratiquent la course à pied, la randonnée ou le cyclisme. 

3,1 millions de kilos de CO2 évités à Paris 

Les données collectées mettent en lumière "l’impact concret du vélotaf en France", puisque 3,1 millions de kilos de CO2 ont été évités rien qu’à Paris grâce à cette habitude. En effet, la capitale est la ville française la plus convaincue par ce phénomène, avec 14,5 millions de kilomètres parcourus à vélo pour se rendre sur son lieu de travail en 2024. À l’échelle du Grand Paris, ce sont plus de 6 millions de kilos de CO2 qui ont été économisés. 

De façon générale, le vélotaf prend de plus en plus d’ampleur chez les cyclistes, faisant de cette mobilité douce une pratique quotidienne. Près des trois quarts des déplacements à vélo enregistrés en 2024 en Île-de-France ont été effectués entre le domicile et le travail. Le mardi à 8h constitue d’ailleurs le pic de pratique de ce sport. 

Les profils varient également. Alors qu’à l’échelle nationale, les hommes sont majoritaires à posséder un vélo, l’équilibre des genres est "observé dans les zones les plus actives comme Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne".

Strasbourg et Grenoble en tête des villes les plus cyclables

Si Paris et l’Île-de-France affichent des résultats aussi encourageants, c’est aussi en raison de leur densité de population. Ainsi, certaines villes françaises possèdent un réseau de pistes cyclables bien plus développé que celui de la capitale et des résultats très encourageants à leur échelle. 

D’après le Commissariat général au développement durable, Strasbourg et Grenoble arrivent en tête des villes les plus cyclables, avec 17 % de la population qui utilise le vélo comme moyen de transport principal. Elles sont suivies de près par Bordeaux (14 %). Paris arrive en 12e position, avec 4,9 %. 

Le Commissariat souligne que si "plus de 150 000 Français ont fait le choix de renoncer à leur voiture et d’adopter la pratique du vélo pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études" entre 2015 et 2022, seuls 4,5 % d’entre eux sont des adeptes quotidiens du vélotaf. 

Les distances à parcourir jouent un rôle majeur dans l’adoption de cette habitude : "alors qu’en deçà de 5 kilomètres, 5 % des actifs privilégient le vélo pour se rendre sur leur lieu de travail, ils ne sont plus que 1 % au-delà. Pour les trajets de moins de 2 kilomètres, le recours à la marche reste six fois plus fréquent."

Pour aller plus loin :Slow Life : mode d’emploi pour ralentir” 

La sécurité reste aussi l’une des principales causes de réticence. Depuis 1996, la loi LAURE oblige les communes à réaliser des "itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants" lors de la rénovation ou de la création d’une nouvelle route. 

Certaines régions françaises se démarquent par la densité de leur réseau cyclable. On compte 9 000 km en Nouvelle-Aquitaine et 8 000 km en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est. Fondé par l’application Geovelo et alimenté par ses utilisateurs, le site amenagements-cyclables.fr recensent des milliers de pistes cyclables, ainsi que des voies vertes – où la voie est partagée entre mobilités douces –, des rues contenant des bandes cyclables et des voies de bus partagées partout dans le monde. 

Disparition des aides nationales

L’essor du vélotaf risque toutefois d’être mis à mal par la fin des aides nationales à l’achat de vélo depuis le 14 février. Il est cependant toujours possible de toucher cette aide pour un achat effectué avant cette date en se rendant sur le site du ministère de la Transition écologique. 

D’autres aides plus locales restent toujours en vigueur. Les résidents de la région Île-de-France peuvent être remboursés à hauteur de 50 % du coût de leur vélo, mécanique ou à assistance électrique, ainsi que de leurs accessoires de cyclisme – casque, antivol ou encore un panier. Des aides sont également disponibles pour des vélos adaptés aux personnes en situation de handicap.