En septembre dernier, la start-up bayonnaise Vela – spécialisée dans la conception de voiliers-cargos, a annoncé le lancement de la construction de son "premier trimaran-cargo propulsé par le vent". Après un appel d’offres et une levée de fonds de 40 millions d’euros, la jeune pousse, co-fondée notamment par le navigateur français François Gabart, a jeté son dévolu sur le chantier australien Austal, expert dans les multicoques et l’aluminium, pour la réalisation de ce navire qui doit mesurer 67 mètres et pouvoir transporter 600 palettes. Un défi technique que la start-up ambitionne de relever d’ici 2026 - rendez-vous fixé pour la première traversée entre la France et les Etats-Unis.
3 % des émissions mondiales de CO2
Avec ce projet, Vela souhaite proposer une alternative décarbonée au fret conventionnel. "Les échanges de marchandises internationaux sont indispensables à nos sociétés mais nous pensons que nous devrions les réduire et les rendre plus vertueux, en faisant de la mer le lieu où le transport de marchandises est le plus respectueux de la planète", fait savoir l’entreprise sur son site.
Aujourd’hui, la pollution liée au transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Si rien n’est fait, cette empreinte pourrait atteindre 17 % en 2050.
Vers de nouveaux carburants ?
Pour diminuer cet impact - majoritairement due à l’utilisation de fioul lourd, la start-up mise sur la voile mais aussi le transport de marchandises en format palette plutôt qu’en conteneur. Une option qui doit permettre "d’optimiser le remplissage de voiliers-cargos pour mutualiser et transporter plus de marchandises". Plusieurs clients se sont déjà montrés intéressés, notamment le groupe SMP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, Fursac).
A lire aussi : "Ce café éthique parcourt le monde en voilier"
Depuis quelques années, de plus en plus de projets de voiliers-cargos voient le jour pour le transport de marchandises. La compagnie Neoline prévoit par exemple de mettre à flot un monocoque dès 2025 tandis que la société Towt a bouclé il y a deux mois une traversée de l’Atlantique avec Anemos, son premier voilier-cargo.
Une manière de contribuer à la décarbonation du fret maritime. Pour accélérer la donne, l'ONG transport & environnement plaide par ailleurs pour le développement de "e-carburants" issus d'énergies renouvelables, tels que l’hydrogène.
Aux quatre coins du globe, des solutions émergent dans ce sens. Aux Etats-Unis, la start-up Amogy s’est notamment fait remarquer en septembre dernier en faisant naviguer pour la première fois un bateau alimenté à l’ammoniac vert.