En 2022, la ville de North Vancouver, au Canada commence à se chauffer grâce au bitcoin. C’est l’initiative rapportée par le magazine GEO dans un article publié début mars. L’entreprise de minage de bitcoin Mintgreen, à l’origine du projet, a annoncé, dans un communiqué de presse publié en octobre 2021, vouloir récupérer 96% de la chaleur émise par ses ordinateurs de minage pour chauffer les bâtiments de la ville. En collaboration avec le service d’énergie municipal Lonsdale Energy Corporation, Mintgreen propose une solution de chauffage décarbonée reposant sur le recyclage de l’énergie utilisée pour le bitcoin.
Une crypto-monnaie énergivore…
Cette monnaie virtuelle, lancée en 2009, s’appuie sur la blockchain : un processus d’enregistrement des transactions monétaires qui repose sur le fonctionnement d’une grande quantité d’ordinateurs. Cette opération de calcul, appelée le minage, est pourtant très énergivore. Bien qu’il reste difficile d’estimer cette consommation, ne connaissant pas le matériel exact utilisé par les mineurs, le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index a pourtant réussi à établir un chiffre théorique. 130 TWh par an seraient ainsi nécessaires pour faire fonctionner le bitcoin, soit plus que la consommation de la Suède (aux alentours de 125 TWh) en matière d’électricité.
Une crypto-monnaie qui s’avère donc énergivore mais qui pourraient aussi générer une quantité importante d’émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu’affirme le milliardaire Elon Musk dans un tweet publié le 13 mai 2021, qui avait alors décidé d’abandonner le paiement de ses voitures Tesla en bitcoin au vu « des inquiétudes sur l’augmentation rapide des énergies fossiles qui sont utilisées pour miner des bitcoins et émettre des transactions. » Un impact écologique dû notamment au minage du bitcoin qui s’effectue en Chine où le charbon est utilisé comme énergie.
Tesla & Bitcoin pic.twitter.com/YSswJmVZhP
— Elona Musk (@elonmusk) May 12, 2021
…mais productrice de chaleur
L’opération de minage émet aussi une grande quantité de chaleur, que l’entreprise Mintgreen a choisi de réutiliser comme solution de chauffage. Elle propose des chaudières numériques qui réutilisent 96 % de la chaleur de ses systèmes informatiques pour produire de l’eau chaude permettant d’alimenter le système hydronique de la ville. Les ordinateurs sont plongés dans des cuves remplies d'un liquide de refroidissement, qui est ensuite acheminé vers un serveur puis vers le système énergétique de Lonsdale. Le PDG de Mintgreen, Colin Sullivan, estime dans un entretien au Vancouver Sun, que ces machines peuvent ainsi produire jusqu'à 0,47 Wh. Fonctionnant toute l'année, ce procédé fournit de l'énergie pour chauffer une centaine de bâtiments. Selon le communiqué de presse de l’entreprise, ce concept éviterait ainsi l’émission de 20 000 tonnes de gaz à effets de serre par rapport au gaz naturel.
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