Des trains à l'énergie solaire se développent aux quatre coins du monde.
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Tendances

TTR : Pour encourager leurs salariés à voyager en train, des entreprises proposent des "temps de trajets responsables"

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Depuis deux ans, certaines entreprises françaises offrent à leurs salariés une à deux journées de congés supplémentaires afin de leur permettre de partir davantage en train, notamment pour des trajets à l’étranger. Eclairage. 

Partir en Europe en train nécessite bien souvent un temps de trajet plus long qu’en avion. Afin de compenser ces heures supplémentaires, et permettre à leurs salariés d'utiliser des moyens de transports moins polluants, certaines entreprises proposent aujourd’hui des TTR, autrement dit des "temps de trajets responsables".  

Ces dernières années, l'idée a notamment fait son chemin chez quelques PME françaises. Pionnière sur ce sujet, la start-up Ubiq, spécialisée dans les solutions de bureux, propose par exemple à ses collaborateurs de poser deux jours en plus par an - avec la possibilité de les prendre par demi-journée, s'ils souhaitent partir en vacances ou en week-end en train, en vélo ou encore en co-voiturage.  

Réduire l’empreinte carbone des salariés 

"Concrètement, le collaborateur qui aura choisi un trajet plus responsable bénéficie d’une journée 'semi-off' pour son trajet. Il/Elle est invitée à travailler uniquement si c’est possible et quand il en a la possibilité. Une connexion limitée permettra par exemple de répondre à quelques e-mails, de lire une étude ou de réfléchir à un sujet de fond. Puis de profiter pleinement de son week-end à impact carbone limité", détaillait Ubiq dans un communiqué de presse, publié le 27 février 2023. 

A travers ce dispositif – dont le coût pour l’employeur est estimé entre "600 et 700 euros par salarié par an", selon Ubiq, l’entreprise indique vouloir contribuer à son échelle à la réduction de l’empreinte carbone de ses salariés, en les aidant notamment à utiliser des moyens de transport moins polluants comme le train. A titre indicatif, un aller-retour Paris/Berlin en train équivaut à 6,63 kg équivalent CO2 contre 454 kg CO2 e en avion et 461 kg CO2e en voiture, d’après l’ADEME.  

Repenser aussi les trajets domicile-travail 

Lancée il y a deux ans, l'initiative d’Ubiq a fait des émules. D’autres PME ont depuis emboîté le pas, à l’image d’Home Exchange, Vendredi, Axionable ou encore Matera. Mais l’enjeu de la mobilité durable des salariés ne s’arrête pas uniquement aux déplacements touristiques. Les trajets domicile-travail participent également à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. 

Entrée en vigueur en 2019, la loi d’Orientation des Mobilités (LOM) incite ainsi les "employeurs à déployer de nouvelles solutions de mobilité des salariés, notamment en rendant ce thème obligatoire dans les négociations salariales", souligne l’ADEME

Parmi les dispositifs proposés, on retrouve le covoiturage, l’autopartage ou encore le vélo. Créé en 2020, le forfait mobilités durables (FMD) permet à l’employeur d’indemniser les frais engagés par le salarié avec ce type de transports pour les trajets réalisés entre sa résidence et son lieu de travail.  

Depuis le 1er janvier, son plafond est fixé à 600 euros et, en cas de cumul avec la prise en charge obligatoire du coût des titres d’abonnement de transports publics de voyageurs ou de service public de location de vélo, à 900 euros par an.