85 % des plantes vendues en France proviennent de l'étranger.
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Quel est l’impact écologique des plantes d’intérieur ? 

Elles amènent de la verdure dans nos maisons tout au long de l’année. Mais les plantes d’intérieurs sont-elles vraiment écolo ? Décryptage.

Pour apporter une touche de vie et de couleur à un intérieur un peu terne, les plantes sont souvent une option évidente. Cependant, si vous êtes attentif à votre empreinte écologique, elles ne constituent pas forcément la solution idéale. L’empreinte du secteur est particulièrement difficile à chiffrer car il est composé d’une multitude d’acteurs et est peu réglementé. Toutefois, certaines problématiques se dessinent nettement. 

En première ligne se trouve la provenance des plantes d’intérieur. L’horticulture française repose sur une importation massive. On estime que 77 % des plantes commercialisées en France sont originaires de l’étranger et que les trois quarts d’entre elles ont au moins transité par les Pays-Bas. 

Le pays des tulipes, symbole de l’agriculture productiviste en Europe, est historiquement tourné vers la production de plantes. La part de l’horticulture et du maraîchage dans son agriculture est estimée à 39 %, bien au-delà de la plupart des autres secteurs agricoles. 

Cette importation massive nécessite de parcourir de longues distances par voie routière, ce qui alourdit considérablement le bilan carbone des plantes étrangères. À cela s’ajoutent les nombreux dispositifs servant à maintenir la plante en vie, malgré des climats changeants et de longs déplacements. 

Aux Pays-Bas, les plantes sont majoritairement élevées en serre, une large partie d’entre elles n’étant pas adaptées au climat néerlandais. Le chauffage de ces serres, ainsi que l’engrais et les pesticides nécessaires à leur pousse tout au long de l’année, font nettement augmenter l’empreinte carbone du produit. À cela s’ajoute la consommation en énergie des camions réfrigérés qui servent à leur transport. 

Des labels pour identifier l’origine et l'impact écologique des plantes 

Tous ces éléments rendent l’énergie grise de nos plantes d’intérieur extrêmement élevée. L'énergie grise est la somme de l’énergie consommée par un bien ou un service tout au long de son cycle de vie. 

Pour tenter de la minimiser, des initiatives sont mises en place pour encourager l’achat de plantes françaises. Le label Fleurs de France certifie que la plante a bien été produite sur le territoire national et le label Plante bleue permet d’identifier les plantes qui ont été produites de façon éco-responsable. 

Son attribution se fait selon 3 niveaux. Le niveau 1 correspond seulement à un diagnostic environnemental et ne délivre aucun label. Le label apparait à partir du niveau 2, durant lequel un référentiel technique listant les exigences attendues, ainsi qu’un plan de contrôle sont créés. Enfin, le niveau 3 délivre la mention "haute valeur environnementale" en plus du simple label. Il s’agit cette fois non "pas d’une certification de moyens mais d’une certification de résultats". 

Une filière marquée par le gaspillage 

Au-delà du coût en énergie lors de l’importation et de la production, la filière est très marquée par le gaspillage. Les habitudes de consommation dépendent beaucoup de la saisonnalité, ce qui pousse de nombreux professionnels à jeter certaines marchandises. 

Ce gaspillage est principalement lié à l’aspect ornemental des plantes. Alors qu’elles sont encore en bonne santé mais qu’elles ont perdu de leur superbe, elles sont souvent jetées, par les professionnels et les particuliers. Pour lutter contre ce gaspillage, l’application Too Good To Go, qui permet aux restaurants, supermarchés et magasins d’alimentation de vendre à très bas prix des paniers d’invendus alimentaires, s’est ouverte aux fleuristes.  

Cependant, repenser nos habitudes de consommation et ne plus traiter une plante comme un simple objet de décoration remplaçable à l’infini reste le meilleur moyen d’éviter le gaspillage.