La consigne semble faire son grand retour en France, mais ce n'est pas au goût de tout le monde. Alors que mercredi 19 juin, la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, réunissait pour la première fois un comité de pilotage pour travailler sur la mise en oeuvre de ce système dans l'Hexagone, les entreprises de recyclage, opposées au retour de la consigne, proposent une autre solution, rapporte France Info.
Selon le média, la Fédération professionnelle des entreprises de recyclage (Federec), qui compte 1300 établissements adhérents, souhaite simplifier le tri des déchets en mettant en place des "poubelles sèches" et des "poubelles humides", qui viendraient remplacer les traditionnelles poubelles bleues, vertes et jaunes. "On a d'un côté les déchets humides, les déchets alimentaires, la litière pour chat, etc... Et tout ce qu'il reste, c'est pour la poubelle sèche", précise Jean-Philippe Carpentier, président de Federec, auprès de France Info.
Actuellement, une seule collectivité aurait mis en place ce système : à Châteauroux, dans l’Indre, 10 000 habitants trient leurs déchets avec ces nouvelles poubelles. "La seule chose que l'on demande à nos administrés, c'est de séparer les choses. Ensuite, on a des trieurs optiques, qui ont la capacité, si les choses ne sont pas imbriquées, de capter, avec des taux qui sont à 90 %", explique Éric Chalmain, élu en charge des déchets.
La consigne, une erreur ?
Dans une tribune publiée le 23 juin dans le JDD, les dirigeants de la Federec estimaient que le retour de la consigne est une "erreur" et qu'elle "cassera le tri citoyen, réduit à un échange monétaire, sans apporter de réel bénéfice environnemental". Selon eux, ce système pourrait réduire le pouvoir d'achat : "Même en atteignant l'objectif européen de 90 % de collecte, prélever 15 centimes sur chacune des 16 milliards de bouteilles et canettes, c’est ponctionner 250 millions d’euros par an sur le budget des ménages en consignes non retournées". Ils estiment également que la consigne représente un danger pour "le commerce artisanal de proximité" puisqu'elle rendrait les Français "captifs des grandes surfaces détentrices des machines de déconsignation".
"La consigne est un médecin qui traite le malade le mieux portant (57 % des bouteilles plastiques sont déjà recyclées) et tourne le dos à celui dont l’état est critique : les 700 000 tonnes de déchets orphelins - barquettes, pots de yaourt - qui ne sont recyclés qu’à 4 % !", ajoutent-ils.
La Federec souhaite par ailleurs que le recyclage soit davantage développé sur le territoire, afin de "tenir le cap du 100 % plastiques recyclés ou valorisés".