Plus de trois ans après son lancement, France 2030 entre dans une nouvelle phase.
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France 2030 : entre IA, hydrogène et solaire, le gouvernement ajuste sa stratégie

Plus de trois ans après son lancement, France 2030 entre dans une nouvelle phase. Le gouvernement prépare une mise à jour du plan pour adapter les investissements aux nouvelles priorités industrielles et rectifier le tir sur les secteurs qui peinent à décoller.

Le 12 octobre 2021, Emmanuel Macron annonçait le plan d’investissement France 2030, doté de 54 milliards d’euros sur cinq ans. Son ambition ? "Accélérer la transformation des secteurs clés de notre économie par l’innovation et positionner la France, non pas seulement en acteur, mais bien en 'leader' du monde de demain." Alors qu’on a fêté ses trois ans en fin d’année dernière, l’heure était, à l’époque, au premier bilan.

Une révision du plan

Au 12 octobre 2024, plus de 4 700 projets innovants avaient été soutenus à travers le pays, contribuant à éviter chaque année 11 millions de tonnes de CO2, selon les données du gouvernement. Le plan a également permis de créer ou préserver 93 000 emplois et d’ouvrir 48 000 nouvelles places de formation pour répondre aux évolutions économiques et industrielles.

Des résultats qui ne suffisent néanmoins pas à garantir l’efficacité du plan sur le long terme. Conscient des défis persistants et des ajustements nécessaires, le gouvernement, via le secrétariat général pour l’investissement et le ministère de l’Économie, prépare une révision du programme dans les prochaines semaines. L’objectif ? Adapter les priorités industrielles et recentrer les investissements pour renforcer la compétitivité du pays.

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L’hydrogène : ambitions revues à la baisse

Parmi les domaines où la dynamique s’avère plus lente que prévu, l’hydrogène fait figure de déception. Initialement considéré comme un pilier de la transition énergétique, son développement se heurte à plusieurs obstacles : des coûts de production encore trop élevés, un prix de l’énergie défavorable et une concurrence accrue des batteries électriques, notamment dans le transport routier.

Face à ces difficultés, le gouvernement s’apprête à réduire les aides destinées à cette filière. Pour autant, l’hydrogène ne sera pas totalement abandonné, puisqu’il reste une composante clé dans la décarbonation de secteurs industriels lourds, comme les cimenteries et l’industrie chimique.

L’intelligence artificielle, nouvelle priorité

Les fonds ainsi libérés bénéficieront à une autre technologie en plein essor : l’intelligence artificielle. Alors que France 2030 n’y consacrait pour l’instant que 2,5 milliards d’euros, une enveloppe décidée avant l’explosion de l’IA générative, le gouvernement entend désormais accélérer son engagement.

Autre dossier stratégique : la relocalisation de la production de panneaux photovoltaïques. France 2030 prévoit d’investir massivement dans des gigafactories afin de renforcer la souveraineté énergétique et industrielle du pays. Mais la compétitivité de la filière française est mise à rude épreuve par la Chine, dont les prix cassés rendent difficile l’émergence d’une production européenne viable. Pour contourner cet écueil, la France mise sur le nouveau règlement européen industrie "net zéro" qui pourrait imposer un quota de production européenne.