Ils sont 94 % à nourrir cette crainte contre 92 % en octobre. Ils sont même 61 % à appréhender un "impact fort", proportion en hausse de cinq points par rapport à octobre et de 10 points par rapport à août.
Cette enquête a pourtant été réalisée du 3 au 14 février, soit en grande partie après l'adoption du budget et le rejet d'une première motion de censure du gouvernement Bayrou, et juste avant l'adoption du budget de la sécurité sociale.
Désormais, 39 % des dirigeants comptent maintenir leurs projets d'embauche, soit -7 points depuis octobre et -12 points depuis août. Et 27 % prévoient de les annuler, soit +8 points depuis octobre, avec un pessimisme accru chez les TPE (très petites entreprises).
De même, la part des patrons prévoyant d'annuler des projets d'investissements augmente à 26 % au premier trimestre, +5 points par rapport à octobre.
"Ce coût de l'incertitude politique, qui continue à augmenter, nous a surpris", indique à l'AFP Philippe Mutricy, directeur des Etudes de Bpifrance.
Les difficultés de recrutement, en tête des freins
Crainte d'une nouvelle censure, de propositions de lois d'origine parlementaire défavorables aux entreprises, d'un commerce international plus difficile ? Les raisons n'en sont pas faciles à établir, remarque-t-il.
Les auteurs constatent en tout cas que le repli des investissements et des embauches est similaire aux réponses formulées aux mêmes questions en avril 2020, en plein confinement.
Sur l'emploi, M. Mutricy discerne "une sorte de normalisation, où, désormais, il évolue comme l'activité", contrairement aux années précédentes, quand les entreprises conservaient de toute façon des talents qu'elles avaient peiné à recruter.
Les difficultés de recrutement, en tête des freins à la croissance cités ces dernières années, ne le sont plus que par 37 % de ces patrons en février : -7 points sur le trimestre, -10 sur l'année, -17 par rapport à la moyenne d'avant-Covid.
Désormais, la faiblesse de la demande, actuelle ou anticipée, vient en tête, touchant 60 % des répondants, +10 points en un an. Les auteurs soulignent néanmoins un point positif : quoique à niveau bas, les opinions sur la trésorerie se stabilisent.
Pour eux, les patrons de PME/TPE pourraient finir par "s'habituer" au nouveau paramètre de l'instabilité, en constatant qu'elle n'empêche pas forcément les affaires. Philippe Mutricy espère ainsi "un prochain baromètre, logiquement, meilleur".
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Avec AFP.