Niché au cœur du parc naturel régional de Lorraine, à Rhodes, le parc animalier de Sainte-Croix est bien plus qu’un simple lieu de visite. Ouvert au public en 1980 par Gérald et Liliane Singer, il s’est imposé comme un espace d’immersion totale, dédié à la faune européenne. Ici, pas de cages exiguës ni de mise en scène artificielle : les vastes espaces naturels favorisent une observation authentique et respectueuse du comportement animal. Et si Sainte-Croix fascine depuis plus de quarante ans, c’est aussi parce qu’il est le fruit d’une passion familiale transmise de génération en génération.
De Gérald, le fondateur, à Laurent, son fils, aujourd’hui directeur du parc, la transmission s’est faite progressivement. Elle se poursuit aujourd’hui avec Lucas, le petit-fils, devenu directeur adjoint à seulement 26 ans. Un rôle qu’il n’a pourtant pas embrassé par obligation, mais bien par choix. "J’ai suivi mon propre chemin, et c’est un peu par hasard que je me suis retrouvé à reprendre le parc, alors que ce n'était pas du tout prévu à la base. Après, oui, on a eu la chance de travailler là très tôt, mais ce n’était pas du tout dans l’idée de le reprendre un jour", explique-t-il.
Chaque zone du parc, chaque animation, chaque expérience repose sur une intention pédagogique. Ici, rien n’est laissé au hasard : il n’y a pas d’animation ‘classique’ comme on peut en voir ailleurs, tout est pensé pour transmettre, sensibiliser.
Une enfance bercée par la faune
Difficile toutefois de parler de simple hasard quand on sait à quel point Lucas a grandi au contact de la nature, en arpentant dès son plus jeune âge les sentiers du parc aux côtés de son père. "Ce qui m’a vraiment marqué, c’est qu’on ne se lasse jamais de visiter ce parc. À chaque fois, j’étais fasciné, surtout par la migration des vertébrés, des amphibiens… Et à chaque visite, ce qui me restait en tête, c’était toutes ces choses incroyables et nouvelles que je découvrais. C’était toujours une surprise, un truc exceptionnel à voir."
Ce lien intime avec la faune et la flore, Lucas le doit aussi à ses grands-parents. Car bien avant d’être un parc animalier, Sainte-Croix se voulait avant tout un lieu d’apprentissage. "À l’origine, le parc s’appelait 'parc de vision de Sainte-Croix', avec 'vision' dans le sens d’apprendre à observer la nature. Mon grand-père le décrivait d’ailleurs comme ‘une école de la nature’, pensée pour sensibiliser le public à l’environnement, y compris dans leur quotidien."
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"Renouer avec le vivant"
Ce regard porté sur la nature, Lucas continue aujourd’hui de le faire vivre. S’il affirme que les mentalités ont évolué, la mission du parc, elle, reste la même. "En fait, ce qui a vraiment changé, c’est juste le regard des gens vis-à-vis de l’écologie. Au début, ça n'intéressait pas grand monde. Mais aujourd’hui, les mentalités ont évolué, les gens sont de plus en plus sensibilisés, donc c’est beaucoup plus facile d’en parler et de faire passer le message."
Et ce message, les visiteurs le perçoivent dès les premiers pas dans le parc. "Ici, on ne se sent pas dans un zoo, on est plongé dans la nature, on la respire, on s’y reconnecte. Notre objectif, c’est justement ça : permettre aux visiteurs de renouer avec le vivant, et leur donner l’envie, une fois rentrés chez eux, de faire leur part à leur manière."
L’objectif, c’est qu’une fois rentrés chez eux, les visiteurs ne repartent pas simplement avec un bon souvenir, mais qu’ils soient inspirés à s’engager, à devenir militants du quotidien, à faire évoluer leurs comportements. On cherche de plus en plus à les amener vers l’action, pour qu’ils ne soient pas seulement sensibilisés à travers l’expérience Sainte-Croix, mais qu’ils deviennent, à leur tour, de véritables acteurs du changement.
La sensibilisation comme mission
À Sainte-Croix, la découverte de la nature va toujours de pair avec l’éducation. Car comme aime à le rappeler la famille Singer, leur premier métier, c’est avant tout "d’émerveiller les gens à la nature". Une fois cet émerveillement déclenché, commence alors un travail plus profond, celui de la transmission. "Chaque zone du parc, chaque animation, chaque expérience repose sur une intention pédagogique. Ici, rien n’est laissé au hasard : il n’y a pas d’animation ‘classique’ comme on peut en voir ailleurs, tout est pensé pour transmettre, sensibiliser. On travaille d’ailleurs beaucoup avec le milieu scientifique, associatif, etc. pour concevoir ces programmes-là et pour être sûr de passer les bons messages."
Et cette volonté de faire passer des messages se retrouve aussi dans des initiatives originales, à l’image du spectacle "Lumières d’hiver". Dans une atmosphère féerique portée par un jeu de lumières hivernales, Sainte-Croix propose une aventure sensorielle et émotionnelle… avec un fond résolument engagé. "L’objectif ? Mieux faire le lien encore trop souvent négligé entre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité."
Un même engagement au fil des générations
Aujourd’hui, Lucas Singer représente la nouvelle génération à la tête du parc. Bien qu’il n’ait initialement pas prévu de reprendre le projet, le jeune homme y insuffle aujourd’hui une énergie nouvelle, tout en gardant un regard tourné vers l’avenir : "L’objectif, c’est qu’une fois rentrés chez eux, les visiteurs ne repartent pas simplement avec un bon souvenir, mais qu’ils soient inspirés à s’engager, à devenir militants du quotidien, à faire évoluer leurs comportements. On cherche de plus en plus à les amener vers l’action, pour qu’ils ne soient pas seulement sensibilisés à travers l’expérience Sainte-Croix, mais qu’ils deviennent, à leur tour, de véritables acteurs du changement."