©LIONEL BONAVENTURE/AFP
Politique

Sobriété énergétique : la chasse au gaspi des communes pour limiter la facture

Comme Paris, qui annonce mardi ses propres mesures, des communes françaises de toutes tailles et de tous bords ont déjà décidé de rationner éclairage public et chauffage des bâtiments afin de limiter l'envolée de leurs factures énergétiques.

Éclairage public

Déjà confirmée par la mairie de Paris, la réduction de l'éclairage nocturne de la Tour Eiffel d'un peu plus d'une heure, est plus symbolique que décisive sur le plan énergétique, l'illumination nocturne ne représentant que 4%  de la consommation du monument national.

L'une des mesures les plus marquantes est venue de Lille, qui a cessé début septembre d'éclairer les bâtiments publics la nuit, sauf sur la Grand'Place et la place de l'Opéra, ce qui lui permettra selon elle d'économiser 170 000 kWh par an.

Marseille a acté une mesure similaire avec l'extinction des feux à 23h30, et à 22h30 en hiver, pour ses 140 monuments, avec Notre-Dame-de-la-Garde pour seule exception. La mairie de Toulon veut atteindre le même objectif "le plus vite possible". Depuis juillet 2021, l'emblématique Citadelle construite par Vauban qui domine Besançon n'est plus éclairée systématiquement la nuit "pour baisser la consommation d'énergie, préserver la biodiversité et limiter la pollution lumineuse". Les mêmes raisons sont invoquées par la ville de Montpellier, qui a validé et accentué en avril une expérimentation d'extinction de l'éclairage public sur cinq axes routiers.

Les grandes villes ne sont pas les seules à éteindre la lumière : ainsi en Nouvelle-Aquitaine, Libourne, Saint-Sever ou le Syndicat Énergies Vienne, qui gère le service public de l'énergie dans 220 communes rurales du département, ont décidé d'éteindre l'éclairage public la nuit. Ces mesures de rationnement s'accompagnent généralement du remplacement annoncé des ampoules de l'éclairage public par du LED.

Température des bâtiments

Là aussi, Lille a marqué les esprits en annonçant une baisse de température de 2 degrés - de 20 à 18 - dans deux musées, une baisse équivalente de la température de l'air et de l'eau dans les piscines municipales, deux heures de chauffage en moins en fin de journée dans les salles de sport ou encore la chasse aux chauffages d'appoint dans les bureaux de la ville.

À Lyon, la Métropole a arrêté à 19°C la consigne de chauffe cet hiver dans son patrimoine pour faire face au doublement anticipé (de 55 à 100 millions d'euros) des coûts de l'énergie en 2023.

La même température vaudra pour les communes rurales de la Vienne, avec un système de bonus/malus pour récompenser les municipalités les plus économes, et à Marseille, qui a par ailleurs fixé à 26°C le pallier pour la climatisation dans ses locaux durant l'été.

À Libourne, le maire Philippe Buisson a carrément décidé "de ne quasiment plus chauffer les gymnases", maintenus à... 10 degrés, sauf pour les douches et les vestiaires.

Fermeture des piscines

Comme Lille, la mairie de Toulon a prévu de baisser la température de l'eau de ses piscines de deux degrés, de 28°C à 26°C, "sauf pour une piscine qui accueille des maternelles et des bébés", et réfléchit également à des fermetures "ponctuelles" de ces établissements énergivores, par exemple lors des vacances scolaires. Un pas qu'a déjà franchi Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), de fin juillet jusqu'à début septembre, en fermant la plus énergivore et la moins fréquentée d'une de ses deux piscines, pour lesquelles l'envolée des prix de l'énergie représente un surcoût de 400 000 euros par an.

Lille a également annoncé que deux fontaines municipales ne seraient pas remises en fonctionnement pour économiser l'eau et l'énergie. Les villes regardent aussi du côté de leur parc de véhicules : en le réduisant, Marseille veut diminuer la consommation de carburant de 30 % d'ici 2023.

Les annonces de ce type vont se poursuivre dans les prochains jours, avec des plans d'économies attendus par exemple à Toulouse et Grenoble.

Avec AFP. 

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