Train, vélo, transports en commun... Partout en France, les mobilités douces sont valorisées. Toutefois, si elles sont faciles à adopter en ville, abandonner la voiture individuelle est plus compliqué à la campagne.
Parmi les solutions parfois avancées se trouve la réhabilitation du réseau secondaire de voies ferrées, aussi appelées "petites lignes". Construites pour la plupart dans les années 30, ces itinéraires servaient à relier des petites et moyennes communes à l’époque où l’automobile ne s’était pas encore démocratisée.
Des réouvertures disparates
Depuis quelques années, on observe quelques projets de réouverture d’axes ferroviaires mineurs. Dans le Gard, la ligne Pont-Saint-Esprit-Nîmes via Avignon a été remise en service durant l’été 2022, après 50 ans de fermeture. On y dénombre 75 000 voyageurs annuels en 2023. Une extension entièrement aux normes PMR est également prévue d’ici 2026, avec un objectif de 200 000 voyageurs annuels.
Mais ce type de réouverture est finalement rare en France. Sur les 60 000 km de voies ferrées actives dans les années 30, il n’en reste que 28 000. Ce sont les petites lignes qui ont le plus subi cette diminution. Parmi celles qui se sont maintenues, elles souffrent d’un sous-investissement chronique, fournissant un piteux service, quand ce n’est pas l’ensemble de la ligne qui doit fermer pour travaux.
Le principal obstacle à la réouverture de ces lignes reste le coût des travaux. "Rouvrir une ligne aux voyageurs, c’est comme repartir de zéro. Il faut reconstruire la voie, remettre des traverses, du ballast neuf, les équipements ferroviaires pour la signalisation, vérifier que le système de drainage de l’eau est encore fonctionnel, rénover les gares et les quais…", indique Christophe Keseljevic, président de l’Association française des amis des chemins de fer, dans un article de Vert.
Un coût estimé à plusieurs millions par kilomètre
Au final, le coût de la réouverture d’un axe ferroviaire est estimé entre 1 et 4 millions d’euros par kilomètre. Ce montant s’explique par les rénovations de la voie en elle-même, mais aussi par la modernisation des ouvrages d’art, la mise aux normes des gares et le remplacement des passages à niveau. Ces derniers font d’ailleurs l’objet d’une réglementation très stricte depuis 2008, lorsqu’un bus scolaire a été percuté par un TER, faisant 7 morts.
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Pour pallier cet obstacle, certaines régions se détournent de la SNCF. C’est le cas du Grand Est, où la réouverture de la ligne Nancy-Contrexéville via Mirecourt et Vittel est censée avoir lieu en 2027. Les trains resteront les mêmes mais ils seront exploités par la société Transdev, associée à l’entreprise de BTP NGE. Coût total des travaux : 150 millions d’euros.
Même si la mobilisation citoyenne pour la réouverture de ce type d’itinéraire s’intensifie, les projets restent cependant peu nombreux. Alors que l’Occitanie prévoit de relancer 5 lignes d’ici 2032, dont l’extension de l’axe Pont-Saint-Esprit-Nîmes, 128 kilomètres de voies ferrées doivent être démantelés dans les prochaines années.