Depuis la rentrée, une tiny house s’est installée à Dijon, sur un terrain géré par l’Association dijonnaise d’entraide des familles ouvrières (ADEFO), qui accueille déjà plusieurs personnes en grande précarité. Réalisée en partenariat avec Emmaüs, cette petite maison est fabriquée à 90 % à partir de matériaux réemployés.
"Toute la partie en bois, structure, charpente, murs, le bardage extérieur... est issue de matériaux réutilisés", détaille Michel Perrin, bénévole pour l’ADEFO. Une démarche, à la croisée des enjeux sociaux et écologiques, qui repose également sur des dons de particuliers et des fins de stocks. "Il n’y a que ce qui est visserie et quincaillerie qu’on a acheté."
On constate qu’il y a des personnes qui ont un grand vécu de la rue, pour lesquelles les hébergements d’urgence et d’insertion ne conviennent pas.
Un habitat simple mais connecté au collectif
Pour certains individus en grande précarité, la tiny house représente une réponse adaptée. "On constate qu’il y a des personnes qui ont un grand vécu de la rue, pour lesquelles les hébergements d’urgence et d’insertion ne conviennent pas. Pour ces personnes qui ont des difficultés dans la cohabitation, la tiny house permet d’avoir un espace un peu plus intime", explique-t-il.
Bien que cette petite maison dispose de la plupart des commodités, elle n’offre néanmoins pas une autonomie totale. Un choix volontaire que justifie Jean-Christophe Labille : "Il ne faut pas que les personnes qui y vivent soient sans rencontrer les travailleurs sociaux ou les gens qui habitent dans la maison".
Et l’initiative ne s’arrête pas là. L’ADEFO et Emmaüs prévoient de construire prochainement une deuxième tiny house sur le même site. Et ce n’est qu’un début : deux autres maisons devraient voir le jour en 2025, cette fois-ci dans des zones rurales. "Elles serviront à de l’hébergement d’urgence", précise Jean-Christophe Labille, directeur adjoint de l'ADEFO.
Un concept qui ne date pas d’hier
La tiny house, qui signifie "petite maison" en anglais, est un concept qui remonte à 1929. Cette année-là, Charles Miller y construit la toute première tiny house sur roues à Ogden, dans l’Utah. Un modèle qui ne disposait alors ni de plomberie ni d’électricité.
Pour aller plus loin : "L’écologie à la maison"
Près de 80 ans plus tard, durant les années 2000, le mouvement des Tiny Houses ("Tiny House Movement") émerge aux États-Unis, dans un contexte marqué par la crise des subprimes. Ce mode de vie, prônant simplicité et sobriété volontaire, séduit rapidement des Américains contraints de quitter leurs maisons traditionnelles.
En France, ce concept a été adopté en 2013. Aujourd’hui, il trouve donc une nouvelle utilité dans des projets solidaires comme celui de Dijon, offrant une solution d’urgence écoresponsable pour les plus vulnérables.