Sur cette photo diffusée le 14 avril 2025 par Blue Origin, on peut voir (de gauche à droite) la présentatrice américaine Gayle King, l’ancienne scientifique de la NASA Aisha Bowe, la journaliste Lauren Sanchez, la chercheuse Amanda Nguyen, la chanteuse Katy Perry et la productrice de cinéma Kerianne Flynn. Elles posent en combinaison spatiale dans un lieu tenu secret, à la veille d’une mission suborbitale 100 % féminine à bord de la fusée New Shepard de Blue Origin.
©HANDOUT/BLUE ORIGIN/AFP
Climat

Katy Perry à la conquête de l’espace… et le climat dans tout ça ?

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La chanteuse américaine fait partie de l’équipage 100 % féminin de la fusée de Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos spécialisée dans le tourisme spatial. Une pratique qui prend de l'ampleur et soulève des questionnements sur son impact environnemental.

11 minutes en apesanteur. Voilà ce qu'ont vécu les 6 participantes de la mission NS-31 à bord de la fusée New Shepard. Katy Perry, chanteuse incontournable des années 2010, fait partie de l’équipage. 

Elle explique sur son compte Instagram être "plus que jamais motivée pour être un exemple pour [sa] fille, lui montrer que les femmes doivent occuper l'espace (jeu de mot volontaire)".

 

Le tourisme spatial en plein essor 

Réservés à une petite élite très fortunée, les voyages dans l’espace se multiplient depuis la première mission orbitale sans astronaute à bord, organisée le 15 septembre 2021 par SpaceX. L’entreprise d’Elon Musk a également été la première à arranger une sortie spatiale pour des astronautes non professionnels. 

En septembre 2024, lors de la mission Polaris Dawn, le milliardaire Jared Isaacman et l’employée de SpaceX Sarah Gillis ont pu sortir de la capsule dans laquelle ils voyageaient afin de tester les nouvelles combinaisons développées par l’entreprise. Le patron de la Nasa, avec qui SpaceX a signé des contrats à plusieurs milliards de dollars, Bill Nelson, avait félicité l’entreprise sur X.  

Mais Elon Musk n’est pas le seul acteur privé à investir dans le tourisme spatial. Virgin Galactic, lancée par le milliardaire britannique Richard Branson, propose des voyages à 80 km d’altitude durant environ 1h. L’entreprise a toutefois annoncé faire une pause de 2 ans en 2024 pour développer un nouveau vaisseau capable d’effectuer jusqu’à 125 vols par an. 

En comparaison, les voyages de Blue Origin, fondée par Jeff Bezos, le créateur d’Amazon, semblent bien courts. D’une durée de 11 minutes, ils permettent toutefois de s’aventurer jusqu’à 100 km au-dessus de nos têtes. C’est l'une de ces excursions qu’a choisie Katy Perry. 

Un coût environnemental non négligeable 

Les émissions de gaz à effet de serre émises par l’industrie spatiale sont assez mal documentées, mais certaines estimations commencent à émerger. En 2022, des chercheurs écossais ont évalué l’impact environnemental du secteur à 6 millions de tonnes annuelles

À cela s’ajoutent les émissions de certaines particules polluantes dans l’atmosphère. Rejetées à haute altitude, la suie et les alumines contribuent au réchauffement climatique en absorbant le rayonnement solaire car leur durée de vie y est allongée. Alors qu’elles disparaissent au bout de quelques jours à basse altitude, elles peuvent se maintenir jusqu’à 5 ans dans la stratosphère (12 à 50 km au-dessus de la surface terrestre). 

Il ne faut pas non plus oublier les émissions liées à la fabrication des fusées et aux opérations de lancement. Une fois pris en compte, The Conversation a estimé qu’un vol à 100 km de la surface représente 27,2 tonnes de CO2, soit 4,5 tonnes par personnes pour 6 passagers. De quoi faire exploser son bilan carbone. 

Le coût exorbitant des vols spatiaux limite encore l’amplification du phénomène. Mais l’impact sur le climat de missions sans intérêt scientifique fait déjà débat. Celle de Blue Origin dans laquelle voyage Katy Perry compte à son bord 5 autres personnes, dont Lauren Sánchez, présentatrice de télévision et fiancée de Jeff Bezos, et Gayle King, journaliste et présentatrice. Deux personnalités sans formation scientifique. 

Elles sont toutefois accompagnées d’Amanda Nguyen, première astronaute vietnamienne et activiste pour les droits civiques, qui conduit des recherches pour le compte du MIT