Avec les connaissances nécessaires et de l'investissement, la maison peut être rentabilisée au bout de 20 à 25 ans.
©Ulf Celander
Climat

"La maison sous serre vise à produire plutôt qu'à consommer"

Utiliser l'effet de serre pour réduire les dépenses énergétiques et cultiver une partie de son alimentation : c'est le pari de la maison sous serre. Ce mode de vie, qui tend à l'autosuffisance, existe dans les pays nordiques notamment. ID interroge un concepteur de ce type de projets en Suède.

Et si le logement du futur était éco-responsable ? L'idée vient de l'architecte suédois Bengt Warne, qui développe dans les années 1970 la maison sous serre.  Aujourd'hui, cette solution existe dans plusieurs pays d'Europe et sous différentes formes. Niklas Dahlström est architecte et dirige GreenhouseLiving. La société suédoise conçoit des habitations écologiques qui reprennent le concept. "La maison sous serre vise à produire plutôt qu'à consommer", déclare-t-il à ID.

Une construction responsable

Le CEO explique que les habitations sont construites avec le plus de matériaux respectueux de l’environnement possible. Cela inclut principalement du bois, bien que certaines parties doivent encore être en béton ou en acier. "Nous souhaitons limiter au maximum l’impact de cette construction", résume Niklas Dahlström.

Ce mode de fabrication permet également de protéger la maison des intempéries, ce qui limite très largement les coûts financier et environnemental de réparations. Mais au-delà de sa construction, tout le système est pensé pour un impact écologique moindre.

Une volonté d’autosuffisance 

"Avec les connaissances nécessaires et de l'investissement, la maison peut être rentabilisée au bout de 20 à 25 ans" : c’est l’offre de GreenhouseLiving. Plus qu’un logement, la maison sous serre représente un réel mode de vie, en harmonie avec la biodiversité environnante.

Pour ce faire, le concept est doté d’un système de récupération des eaux usées, traitées dans une série de réservoirs. Des bactéries naturelles transforment les déchets en eau nutritive. L’eau est ensuite irriguée pour nourrir les plantes intégrées à la structure. Cette solution permet de produire des fruits et légumes 100 % bio. Les plantes étant sous serre, elles sont protégées du froid et des intempéries. Niklas Dahlström ajoute que "ce mode de production permet de cultiver des plantes qui ne poussent pas naturellement dans cette région".

Nous visons à économiser et réutiliser les ressources au maximum

Les eaux usées ne sont d’ailleurs pas les seules à être récupérées. La verrière récolte également les eaux de pluie pour compléter l’irrigation ou la transformer en étang. Cette eau de pluie, traitée, peut également servir à la consommation humaine, bien qu’elle ne suffise pas totalement. "Nous visons à économiser et réutiliser les ressources au maximum", conclut l'architecte.

"Pour ce qui est de l’électricité, nous nous adaptons aux suggestions des clients", ajoute-t-il. Les logements de la compagnie suédoise disposent souvent de panneaux solaires photovoltaïques. Bien que généralement, le logement reste raccordé au réseau, l’objectif est d'utiliser le plus d’énergies renouvelables possible.

Un système de chauffage économe

"Notre système permet de dépenser environ 20 à 30 % de chauffage en moins", se réjouit Niklas Dahlström. L'effet de serre retient la chaleur produite à l'intérieur de la structure pour atteindre un climat de type méditerranéen. De plus, elle protège la maison du froid et du vent. De surcroît, la construction est dotée d'une pompe à chaleur pour les saisons les plus froides. 

Lors des périodes plus chaudes et pour l'humidité, un système de ventilation automatique est installé sur les parties supérieures de la serre. D'autres solutions techniques comme des cellules solaires opaques intégrées dans le toit régulent la température. En outre, de l'ombre est obtenue grâce à des grandes plantes ou du tissu, et des tuyaux dans la terre font également circuler l'air.

Pour l'instant, GreenhouseLiving a développé son concept en Norvège et en Suède. Des projets sont également en cours en Allemagne, au Groenland et dans le New Jersey (États-Unis). Ces régions du monde possèdent un climat froid, mais Niklas Dahlström estime que ce système peut se développer dans les pays plus chauds, "en s'adaptant et en réfléchissant à d'autres systèmes pour évacuer la chaleur". Un projet est d'ailleurs lancé en Espagne. Un habitat alternatif à conjuguer avec des efforts pour un mode de vie respectueux et durable.

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