3 700 grandes entreprises sont tenues de convertir progressivement leur flotte de véhicules au tout électrique.
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Entreprises

Flottes automobiles : de grandes disparités dans l’électrification des entreprises

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Alors que la réglementation impose aux grandes entreprises d’électrifier progressivement leur flotte, un nouveau rapport de Transport & Environment révèle de profondes disparités. Si certaines sociétés dépassent largement les objectifs, d’autres peinent encore à amorcer leur transition.

Pour la troisième édition de son rapport, l’ONG Transport & Environment (T&E) dresse un état des lieux du  "respect des objectifs d'électrification des flottes des grandes entreprises inscrits dans la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM)". Et le constat est sans appel : tandis que certaines entreprises ont pris de l’avance, la majorité peine encore à amorcer la transition.

Les témoignages des entreprises engagées sont unanimes : les retours sont très positifs, en particulier sur le plan financier. Aucune n’envisagerait de revenir en arrière.

Une fracture nette entre leaders et retardataires

Adoptée pour accélérer la transition écologique dans le secteur des transports, la LOM repose sur trois axes : améliorer les transports du quotidien, encourager les nouvelles solutions de mobilité et engager le passage à une mobilité plus propre. 

Dans ce cadre, 3 700 grandes entreprises sont tenues de convertir progressivement leur flotte de véhicules au tout électrique. Pourtant, le rapport de T&E révèle qu’en 2024, seules 25 % d’entre elles ont atteint les objectifs fixés par la loi. "La tendance des années précédentes se confirme. D'un côté, une minorité d'entreprises a déjà fait sa transition électrique. De l'autre, un large bloc n’est pas au rendez-vous", analyse Léo Larivière, responsable transition automobile à T&E France et auteur du rapport.

©T&E (Transport & Environment)

Pire encore, 45 % des entreprises concernées n’ont immatriculé aucun véhicule électrique en 2024, maintenant un modèle entièrement thermique. Une situation qui, selon le rapport, résulte avant tout d’un manque d’engagement des directions d’entreprise.

Des écarts flagrants entre secteurs et entreprises

Et les disparités sont particulièrement marquées selon les secteurs d’activité. Dans les télécoms, Orange affiche un taux d’électrification de 41 % des véhicules immatriculés en 2024, tandis qu’Altice demeure à 0 %. Même constat dans le domaine du leasing : Crédit Agricole atteint 36 % d’électrification contre seulement 8 % pour le groupe BPCE.

Pour les acteurs investis, les bénéfices sont pourtant incontestables souligne Léo Larivière : "les témoignages des entreprises engagées sont unanimes : les retours sont très positifs, en particulier sur le plan financier. Aucune n’envisagerait de revenir en arrière".

Un constat que confirme Alexandre Nepveu, Directeur de la gestion des véhicules chez Orange : "Nous entendons poursuivre des objectifs ambitieux en la matière en augmentant la part des véhicules électrifiés dans notre flotte avec 7 000 véhicules électrifiés d’ici 2025 ; en faisant la promotion des modes de transports collaboratifs et solidaires, ainsi que de l’écoconduite."